Nous sommes maintenant fixés sur la réouverture des frontières marocaines. Elle aura lieu non pas le 1er février, mais le 7, comme annoncé hier tardivement (22H40) par un communiqué gouvernemental.
Mercredi 19 janvier, lors de sa sortie médiatique pour les 100 jours du gouvernement, Aziz Akhannouch, le chef de gouvernement, laissait entendre que la «décision sera prise à la toute dernière minute». Finalement, la raison a prévalu et la décision de rouvrir les frontières a été annoncée une dizaine de jours avant son effectivité. C’est d’ailleurs ce que nous avions demandé dans un article publié sur ce site le 23 janvier, et intitulé «Réouverture des frontières marocaines : Bienvenue à la surprise-party».
Le Maroc met donc fin à ce qui ressemblait à une anomalie, voire une incongruité dans cette phase de gestion de la pandémie marquée par l’apparition d’Omicron. Une nouvelle accueillie par un grand ouf de soulagement par la collectivité.
Le gouvernement pouvait-il s’obstiner à maintenir le pays sous cloche ? Difficile de le croire. Car, la pression populaire devenait de plus en plus forte.
Les frustrations sont sorties des chaumières pour être exprimées sur les réseaux sociaux, puis dans la rue.
Les acteurs du tourisme ont ainsi battu le pavé dans certaines villes comme Marrakech pour réclamer la réouverture des frontières et montrer leur ras-le-bol face à cette décision qui a plombé davantage un secteur agonisant. Les Marocains et résidents bloqués à l’étranger multipliaient les sorties sur les réseaux sociaux pour exprimer, eux aussi, leur désarroi.
Plus globalement, le monde des affaires a pâti de cette bunkérisation du Royaume, alors que partout ailleurs les économies s’oxygénaient en levant la majorité des restrictions imposées à leur population. Et l’image du Maroc en a forcément pris un coup : le pays, qui commençait presque à être scruté comme une curiosité préhistorique, faisait figure de mauvaise exception.
Maintenant, c’est quoi la suite ? L’examen des mesures à adopter au niveau des postes frontières et les conditions requises pour les voyageurs. Une commission technique se penche actuellement dessus.
Elle a donc une dizaine de jours pour mettre en place un protocole sanitaire équilibré. Qui doit, d’un côté, garantir un accès au territoire national dans des conditions (sanitaires) sécurisées. Et qui, de l’autre, ne doit pas être trop contraignant afin d’instaurer un environnement des affaires fluide et permettre au Maroc d’accueillir de nouveau les touristes étrangers. Sur ce point, le Royaume a un énorme gap à résorber.
Au final, de toute cette polémique autour de la fermeture/réouverture des frontières, deux enseignements sont à tirer :
• Dorénavant, il faut changer de logiciel et éviter les solutions de facilité consistant en l’instauration de restrictions à tout-va. Avec Omicron, la pandémie engendre en effet des conséquences sanitaires moins sévères qui exigent une nouvelle approche pour la gérer.
• Le gouvernement a fait preuve d’intelligence en écoutant la demande pressante des citoyens. C’est apparemment le temps de la raison. Pourvu que ça dure !
F. Ouriaghli