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Semences céréalières : Le marché accuse de fortes perturbations

Semences céréalières : Le marché accuse de fortes perturbations
 
Rupture de stock de plusieurs variétés certifiées, notamment pour le blé dur.
 
La faiblesse de l’offre a entrainé une hausse des prix.
 
Indisponibilité de variétés et flambée des prix, tels sont les maîtres-mots qui caractérisent actuellement le marché des semences céréalières. 
 
Les agriculteurs sont mis sous pression du fait qu’ils mènent une course contre la montre pour assurer les différents travaux de sols, d’emblavement et de semis, et ce avant le 15 décembre, dernière date pour le démarrage des céréales d’automne.
 
Plusieurs éléments expliquent ce phénomène, dont notamment les deux années de sécheresse qui n’ont pas permis aux multiplicateurs et autres producteurs de semences de constituer un stock suffisant. Du coup, la Société nationale de commercialisation de semences (Sonacaos), qui assure l’approvisionnement de plus de 90% du marché, n’arrive pas à répondre à tous les besoins. 
 
Cette année, les disponibilités arrivent à peine à atteindre les 1,6 million de quintaux, alors qu’en 2019 elles étaient de 2,1 millions et 2 millions en moyenne les autres années, soit une baisse de près de 25%.
 
Contactés à ce sujet, plusieurs agriculteurs de différentes régions du Royaume ont confirmé cette pénurie de semences. 
 
Le retard des pluies de plus de trois semaines a retardé également la demande des semences. 
«Les exploitants étaient sceptiques, mais une fois les précipitations ont démarré, il y a eu un rush sur le réseau de distribution, et une bonne partie des variétés, notamment le blé dur ou blé tendre, est introuvable actuellement», explique Mohamed Rabhi, agriculteur dans la région d’El Gharb.
 
Une source de Sonacos confirme que la rupture de stock concerne quelques variétés, notamment pour le blé dur et plus ou moins pour le blé tendre, mais pas toutes les variétés, et les perturbations du marché sont à relativiser, puisqu’elles concernent quelques régions. Il ne donne pas pour autant des détails chiffrés sur les disponibilités réelles des semences.
 
Un autre agriculteur de la région d’El Mdakra estime que «les produits de première sélection ou de premier choix de Sonacos sont introuvables, il n’y a que les produits de deuxième choix. Quand le marché est bien approvisionné en semences certifiées et que la précédente saison agricole est bonne, il existe une détente sur les prix. Cette saison, les prix ont atteint des niveaux record. Ainsi, le prix du kilo de semences ordinaires du blé dur culmine entre 5 et 5,5 Dh/kg contre 3 à 3,5Dh/kg une année auparavant, soit une hausse de plus de 60%. Pour le blé tendre, le prix tourne autour de 3,80 et 4 Dh/kg, alors qu’il était fixé à 3 DH/kg il y a une année. L’orge ne dépassait guère les 2 DH, il est négocié aujourd’hui à 5 DH/kg».
 
Cette situation de perturbation du marché des semences pose la question encore une fois sur la pertinence du monopole de l’Etat sur ce secteur. D’où, peut-être, la nécessité de libéraliser ce secteur et privatiser Sonacos.
 

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