Le Chef de gouvernement, Aziz Akhannouch, a affirmé, lundi à Rabat, que l'Exécutif mobilisera tous les moyens financiers nécessaires pour couvrir la charge de la subvention supplémentaire des prix de certaines matières alimentaires et suivre la hausse de leurs cours à l'international, tout en préservant les équilibres des finances publiques et sans recourir à une Loi des Finances rectificative (LFR).
Le gouvernement veille pleinement à préserver les équilibres de la Loi de Finances (LF) via le renforcement de leur reprise progressive, avec une mobilisation des moyens fiscaux et douaniers nécessaires, le développement de financements innovants, la gestion active du portefeuille de l'État, en plus de la poursuite des mesures de rationalisation de la gestion de l'administration, a indiqué Akhannouch, qui répondait à une question centrale à la Chambre des Représentants sur "la situation de l'économie nationale à l'aune des changements climatiques et géostratégiques".
Dans ce cadre, il a souligné que le gouvernement a réussi, grâce à la veille et au suivi de la situation des finances publiques à la fin de 2021, à diminuer le déficit du budget de 1,6 point, passant de 7,6% du produit intérieur brut (PIB) en 2020 à 6% en 2021. L'endettement a ainsi reculé de 1,5 points à 74,9% du PIB.
Akhannouch a, en outre, fait savoir que cette dynamique se poursuit au début de cette année, avec une augmentation des recettes fiscales de plus de 15 milliards de dirhams, soit de 26% par rapport à la même période en 2021, ajoutant que le Trésor continue de régler les dettes extérieures et n'a pas eu recours jusqu'à présent à des crédits supplémentaires ni à une ligne de crédit.
Dans ce sens, le chef du gouvernement a assuré que la préservation d'une situation normale dans une conjoncture marquée par des crises successives inédites est "largement couteux pour l’État", notant toutefois qu'il constitue en même temps un grand accomplissement.
Et de soutenir que la préservation du Maroc de son classement par la société de notation financière Standard & Poor's, qui a affirmé les perspectives stables des équilibres financiers du Royaume, renforce la confiance dans la durabilité de ces équilibres dans le cadre de contexte difficile.
Akhannouch a, par ailleurs, souligné que le Royaume a accumulé une expérience significative en matière de résistance aux crises successives et a même réussi à en faire des opportunités de croissance et de développement.
Il a mis en avant la disponibilité du gouvernement à mobiliser toutes les ressources possibles pour prendre les décisions publiques nécessaires, afin que l'ensemble des mesures prises soient compatibles avec la nature des chocs multiples que pourrait subir l'offre et la demande sur les marchés national et international.
Le chef du gouvernement a également rappelé qu'en dépit des efforts déployés pour faire face à cette conjoncture, qui a nécessité la mobilisation de sommes financières importantes, l'Exécutif a continué à œuvrer sur un ensemble d'engagements qu'il a pris dans le cadre de son programme gouvernemental.
A cet égard, il a évoqué le lancement d'un ensemble de programmes sociaux et de développement "prometteurs", dont notamment les programmes "Awrach" et "Forsa", l'appui aux secteurs touristique et agricole, outre la mise en œuvre du projet relatif au registre social.
Il a été aussi question, a-t-il poursuivi, d'allouer environ 8 Mds de DH comme augmentation de la masse salariale, pour régler notamment le statut d'un certain nombre d'employés (particulièrement dans le secteur de la santé) et d'injecter 13 Mds de DH dans l'économie nationale pour rembourser les arriérés des crédits de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
"Ces mesures ont eu un impact positif sur le pouvoir d'achat des citoyens et ont permis d'éviter des chocs au niveau de prix, a souligné Akhannouch, qui a fait savoir que sans le système de soutien et les diverses mesures à caractère social prises par le gouvernement sous Hautes Instructions Royales, les prix aurait pris des courbes terribles".
D'autre part, Akhannouch a estimé que jeter les bases d'un véritable dialogue social entre le gouvernement et les partenaires sociaux est le moyen le plus sûr pour améliorer le climat social et économique, trouver des solutions innovantes ainsi qu'un règlement équilibré entre les parties intervenantes.
Et de conclure que le gouvernement est déterminé à faire du dialogue social un véritable espace de création de solutions, notamment dans cette circonstance exceptionnelle et à formuler des options sociales conformes aux priorités sociales.