Le niveau de la pauvreté monétaire est en tendance baissière depuis le début des années 2000 et se confirme après les années 2010.
C’est ce que relève l'Observatoire national du développement humain (ONDH) dans son dernier rapport sur les "Indicateurs de suivi du développement humain : Niveau et tendances à l'échelle nationale et régionale 2012-2017", publié jeudi à Rabat.
Selon l’ONDH, l'amélioration globale des niveaux de vie au Maroc ces dernières années a sensiblement réduit la pauvreté monétaire et la vulnérabilité.
Le taux de pauvreté absolue au niveau national a diminué de 7,1% en 2012 à 1,4% en 2017.
Sur la même période, ce taux est passé de 2,9% à 0,1% en milieu urbain et de 13% à 3,4% en milieu rural.
Pour sa part, la vulnérabilité à la pauvreté a également enregistré une baisse suivant la même tendance de la pauvreté absolue durant cette période, en passant de 15,7% en 2012 à 9% en 2017 au niveau national, de 10% à 3,8% en milieu urbain et de 23,9% à 17,5% en milieu rural, fait savoir le rapport.
A contrario, la pauvreté relative, mesuré à 60% de la médiane des dépenses de consommation par habitant, montre une rigidité à la baisse, son taux étant passé de 21,4% en 2012 à 19,7% en 2017.
Par milieu de résidence, ce taux est passé de 10,3% à 8,2% en milieu urbain contre une hausse de 37,3% à 38,2% en milieu rural.
Par ailleurs, la mesure de la pauvreté sentie, dite subjective, sur une échelle du bien-être classant les ménages selon leur déclaration, a été observée depuis 2007.
Ainsi défini, 50,1% des ménages marocains se considèrent subjectivement pauvres, soit un taux de 42,6% dans le milieu urbain et de 65,4% dans le milieu rural, indique le rapport.
La diffusion de la pauvreté sentie parmi les Marocains résulte en grande partie de l'insécurité sociale et financière, de la fragilité des sources de revenus et vraisemblablement des inégalités dans leur environnement immédiat.
Ainsi, durant la période de 2012 à 2017, la proportion des ménages considérant que leur niveau de vie stagne est en hausse, passant de 70,7% à 79,3% à l'échelle nationale et de 67,4% à 79,8% en milieu urbain.
"Cela traduit le sentiment d'appauvrissement d'une large frange de la population dont l'amélioration des conditions de vie est jugée compromise", fait observer l'ONDH.
Qui précise par ailleurs que la proportion des ménages dont le niveau de vie s'est amélioré, bien que faible, augmente lentement, en passant de 4,4% en 2012 à 8,5% en 2017.
En matière d'inégalité de dépenses de consommation, la dépense annuelle moyenne par tête en milieu urbain (22.105 DH) est environ deux fois (1,9) plus élevée que celle d'un Marocain résidant en milieu rural (11.946 DH).
Par rapport à la répartition sociale des dépenses de consommation, les 10% les plus aisés de la population accaparent, durant la période 2012-2017, près du 1/3 de la consommation globale des ménages, ce qui correspond à une dépense par habitant 10 fois plus grande que celle des 10% les plus pauvres, souligne l'ONDH.■