Le Salon international de la transformation digitale de l’entreprise, EMEC Expo, a tenu les 18 et 19 mai sa deuxième édition à Casablanca. Cet événement était dédié à la transformation digitale de l’entreprise.
Entretien avec Said Zejjari, fondateur des solutions HipMeal et HipSmile.
Finances News Hebdo : Tout d’abord, parlez-nous du Salon international de la transformation digitale de l’entreprise qui est à peine à ses débuts, et quelle est sa finalité ?
Said Zejjari : Le Salon EMEC Expo en est effectivement à sa 2ème édition. C’est un événement dédié à la transformation digitale de l’entreprise, consacré à l’e-marketing, l’e-commerce, l’hébergement & cloud, l’Internet mobile, les réseaux sociaux et l’affichage numérique. Le salon répond à la nécessité pressante des entreprises d’adhérer à la transformation digitale en leur permettant de découvrir les nouveautés des technologies de rupture qui révolutionnent le monde ainsi que les outils et solutions qui leur permettront de mieux s’armer pour affronter cette mutation qui s’impose désormais.
FNH : Que peut apporter de plus l’EMEC Expo aux jeunes entrepreneurs ?
S.Z : Les jeunes entrepreneurs peuvent s'y inspirer et trouver de nouvelles idées et de nouveaux business models. Des partenaires et des investisseurs qui peuvent les aider à évoluer et à accéder à de nouveaux marchés, ainsi que des réponses et des solutions utiles et adaptées pour le développement ou la création de leur entreprise.
FNH : Il y a 1 an, vous avez créé les solutions innovantes HipMeal et HipSmile. En quoi consistent-elles et quel rôle peuvent-elles jouer ?
S.Z : HipMeal est une plateforme anti-gaspillage alimentaire où l'on peut trouver des délices internationaux et faire de nouvelles rencontres tout en protégeant notre environnement et en luttant contre la pauvreté ! La solution est unique car elle met en relation les particuliers entre eux et leur offre un contact direct où ils peuvent partager de la nourriture ou s'inviter mutuellement.
En ce qui concerne HipSmile, c’est une application mobile qui permet de donner et de recevoir des biens et services dans différentes catégories telles que la santé, l’éducation, les biens matériels, le travail bénévole ou autres. Sa finalité est de connecter les personnes dans le besoin et celles qui veulent faire un don tout en respectant leur dignité.
FNH : La transformation digitale de l’entreprise a été une nécessité durant la pandémie. Partagez-vous ce point de vue et quel constat faites-vous aujourd’hui ?
S.Z : La transformation numérique était une évidence, la pandémie a simplement accéléré les choses. Ma conclusion est que le travail qui a été fait jusqu'à présent, doit être stabilisé, amélioré et renforcé. De nombreuses entreprises, administrations ont été contraintes d'agir rapidement et de trouver des solutions. Ces dernières sont parfois inadaptées ou ne couvrent pas tous les besoins. Je peux citer un exemple tiré de ma propre expérience. A cet effet, le service Rokhass permet de remplir une demande en ligne, mais le paiement ne peut malheureusement pas s’effectuer en ligne. De plus, le formulaire n'est pas convivial et le service de téléchargement de fichiers n'était pas fonctionnel, ce qui m'a causé du tort.
FNH : Le digital est un outil indispensable dans le domaine entrepreneurial. Comment peut-on l'utiliser à bon escient pour développer ou améliorer un projet ?
S.Z : La digitalisation est une tendance. Les entreprises l'ont déjà fait ou commencé. Mais il faut évaluer les outils et les technologies utilisés. Si la solution ne convient pas ou ne répond pas aux besoins, il faut la remplacer et demander de l'aide à des experts du domaine. Les solutions simples et rapides peuvent causer beaucoup de problèmes et être conséquentes en matière de coûts. Elles peuvent même conduire des entreprises à la faillite. En outre, les entreprises doivent penser à la sécurité et aux besoins non fonctionnels, comme l'utilisabilité et la réactivité.
FNH : Pourquoi est-il aujourd’hui important d’investir dans les applications sociales et que peuvent-elles apporter concrètement pour la société ?
S.Z : Les entreprises ont déjà compris qu'investir dans des applications sociales offre de nombreux avantages. Du coup, l'image de l'entreprise ou encore la marque est renforcée et la réputation de l'entreprise améliorée. Cela attire de nouveaux clients notamment des particuliers qui sont intéressés par l'idée de donner un sens à leurs économies et à leurs dépenses.
En temps de crise et de guerre, les investissements dans le développement durable, le social et l'environnement sont très rentables, stables et peuvent atteindre de très bonnes performances.
Il y a un autre point non négligeable celui des avantages fiscaux. A cet effet, les entreprises peuvent déduire ces dépenses et ces investissements auprès des autorités fiscales et bénéficier ensuite d'avantages fiscaux.
De plus, les employés s'engageront davantage dans ces entreprises et seront fiers d'en faire partie.
FNH : De par votre expérience dans le domaine technologique, comment comptez-vous apporter votre expertise à la nouvelle génération ?
S.Z : J'ai la chance d'avoir suivi une formation dans le domaine de l'informatique en Allemagne et d'avoir obtenu de nombreuses certifications au cours des 20 dernières années. De plus, j'ai occupé différents postes dans de nombreux domaines tels que l'industrie, les banques et les assurances où j'ai acquis beaucoup d'expérience. Je peux transmettre ces connaissances aux jeunes, leur fournir des conseils et les entraîner. D'ailleurs, au sein de mon entreprise actuelle, je forme 7 apprentis en informatique.
J’ai créé deux start-up. De ce fait, je peux aider les jeunes en leur donnant des orientations et en les assistant à prendre des décisions.
Si mes projets se concrétisent, je prévois la création d’un centre de formation informatique axé sur les technologies dont le marché a besoin et pas seulement sur la délivrance de diplômes. J’entends également réaliser une sorte de Start-up Factory.
Une chose est sûre, je suis toujours ravi d’apporter ma contribution personnelle et quand les jeunes me demandent des conseils et des astuces, je réponds volontiers à leurs requêtes. Le savoir est fait pour le faire savoir, le transmettre et non le contraire.
Propos recueillis par Ibtissam Z.