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Variant Delta: La grande menace

Variant Delta: La grande menace
 
 
 
Alors qu’en Europe (avec quelques exceptions), au Royaume-Uni, aux USA et au Maroc, des décisions ont été prises pour déconfiner et revenir à une presque «vie normale», malgré les menaces persistantes du coronavirus, de nombreuses régions dans le monde, qui se croyaient débarrassées de la Covid-19, serrent aujourd’hui les boulons et reconfinent de manière draconienne, face au danger très grave que représente le variant Delta.
 
L’erreur étant d’avoir fait fi des véritables réalités de la maladie dans certains pays qui, du jour au lendemain, sont passés d’un barricadement tous azimuts à un relâchement complet, comme si par miracle le coronavirus avait disparu sans laisser de trace ni de menace derrière lui. Ce qui est très loin d’être le cas. 
 
Moins d’une semaine après avoir tout ouvert pour des raisons strictement économiques, période estivale oblige, ainsi que les pressions de plusieurs secteurs clefs de l’économie, comme le tourisme, qui ont pesé de tout leur poids dans la balance du pour et du contre pour plaider, de manière hâtive, pour une réouverture complète, sans aucune mesure de sécurité, puisque le 30 juin, plusieurs pays européens, dont la France, ont décidé la levée de toutes les mesures sanitaires qui ont été mises en place depuis plus de 18 mois. 
 
C’est dans ce sens qu’il faut analyser le changement rapide de politique sanitaire, jouant au yoyo, avec un virus qui échappe encore à tout contrôle. 
 
Prenons le cas du Portugal, pays du Sud de l’Europe et voisin du Maroc. Confronté à une recrudescence de l’épidémie due au variant Delta, le Portugal a décidé, le 24 juin 2021, d’interrompre la levée progressive de ses restrictions sanitaires, et même de les resserrer dans la capitale, Lisbonne.
 
Dans la capitale, les horaires des commerces ont été réduits, comme ceux des cafés, des pâtisseries et des restaurants qui devront fermer leurs portes à 22h30 en semaine et 15h30 le week-end. C’est dire que le danger est réel et qu’il ne laisse aucune chance à l’insouciance qui a été mise en place avec l’arrivée de la période des vacances.
 
Certes, l’argent du tourisme est important pour donner un coup de boost à des économies ronflantes, mais les variants interminables du coronavirus le sont aussi. Inutile de souligner ici que le Portugal est à quelque 30 kilomètres des frontières marocaines et que la vigilance, côté Maroc, doit être maximale pour éviter tout pic de pandémie dans les prochains jours et les prochaines semaines.
 
Ailleurs dans le monde, les choses se corsent aussi. Des pays qui ont cru qu’ils pouvaient plier la page de la Covid-19 ont très vite été rappelés aux réalités désastreuses de la pandémie. Aux USA, à titre d’exemple, dans plusieurs métropoles comme San Francisco, le vaccin obligatoire a été décrété pour tous les employés de la ville californienne. 35.000 employés municipaux doivent se faire vacciner contre la Covid-19, sous peine de sanctions disciplinaires pouvant aller jusqu’au licenciement.
 
 C’est d’ailleurs le même son de cloche qui a droit de cité à Moscou, à l’autre bout du monde : vaccin obligatoire pour tous les employés, avec un retour à des mesures de précaution très serrées. Plus loin encore, aux Antipodes, Sydney se reconfine aussi. Pendant deux semaines, les habitants ne pourront sortir que pour acheter les biens essentiels, obtenir des soins médicaux, faire de l’exercice, aller à l’école ou au travail s’ils ne peuvent pas travailler à domicile.
 
La situation est encore pire dans le sous-continent indien. Le Bangladesh décrète, en effet, un strict confinement parce que le pays fait face à une «situation dangereuse et alarmante».
 
Toutes les administrations publiques et les entreprises du secteur privé seront fermées pendant une semaine, et seuls les déplacements à caractère médical seront autorisés. C’est le même cas pour un pays comme Israël, qui a déconfiné pour des raisons économiques pures étant une destination touristique de choix. 
 
Mais la réalité de la Covid-19 a rattrapé ce pays du Moyen-Orient qui a fait un grand rétropédalage, dépassé par le nombre de cas et le nombre croissant des décès.   
 
On le voit bien, du Portugal, qui est à nos portes, à l’Australie, en passant par Israël, la Russie, le Bangladesh et la Californie, le virus impose ses lois et ses restrictions. C’est une erreur létale de croire que nous en avons fini avec le virus qui continue de tuer puisque nous en sommes aujourd’hui, au 26 juin 2021, à 4 millions de morts dans le monde. Et ce n’est toujours pas fini.
 
 
 
Par Abdelhak Najib
Écrivain-Journaliste
 
 
 
 
 

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