Les mesures d’urgence sanitaire pour lutter contre la propagation de la pandémie liée au Covid-19, notamment la fermeture des hôtels, des restaurants, des réfectoires et cantines, des salles de fêtes, l’annulation d’événements, le confinement obligatoire des ménages, l’arrêt de l’activité des traiteurs, la fermeture des frontières et la fermeture des souks hebdomadaires ont eu des impacts sans précédent sur le secteur avicole.
Il s’en est suivi une baisse drastique de la demande sur les viandes de volailles évaluée à plus de 40% créant ainsi une forte perturbation du marché et une chute des prix de vente du poulet de chair à la ferme passant de 11,50-12,00 DH à 5,50-7,00 DH/Kg vif.
Les pertes occasionnées pour le secteur sont estimées à plus de 4 milliards de DH dont une bonne partie a été assumée par les éleveurs.
Cette situation de pertes, qui dure depuis le mois mars, a contraint un grand nombre d’éleveurs à réduire leurs productions et d’autres à définitivement cesser leur activité, ce qui a entrainé une baisse de l’offre de poulet sur le marché et une augmentation provisoire du prix à la ferme pour atteindre 15,00 DH/kg vif en moyenne sur 10 jours et revenir à 13,00 DH/kg vif ce jour.
La FISA comprend bien les interrogations du consommateur face à cette subite augmentation des prix. Néanmoins, elle leur demande aussi de comprendre la souffrance et la détresse des éleveurs lourdement affectés par cette débâcle du marché et ses conséquences financières ayant conduit une grande partie d’entre eux à l’arrêt d’activité, qui s’est souvent traduit par des faillites personnelles, surtout que les éleveurs de volailles ont été exclus du dispositif de soutien de la CNSS et que la plupart d’entre eux n’ont pas pu bénéficier des dispositifs « Damane Oxygène » et « Damane Relance ».
Cette situation de fluctuation des prix va perdurer tant que les mesures prévues pour la mise à niveau des circuits de commercialisation et de distribution des volailles n’ont pas été mises en œuvre notamment :
− La construction du nouveau marché de gros aux volailles de Casablanca sur le site de Ain Jemâa ;
− L’instauration de la prime pour la modernisation des tueries traditionnelles dites «Ryachates » ;
− Le renforcement des contrôles de la restauration collective quant à leur approvisionnement en viandes de volailles issues exclusivement des abattoirs industriels.
Cette crise a affecté le secteur avec des pertes colossales et continues pendant plus de 6 mois pour les éleveurs, aussi ne sur-réagissons pas à un pic de prix de 10 jours.