Malgré la voie dissonante de la Cour de justice de l’Union européenne, qui avait estimé en février dernier que «l’accord de pêche conclu entre l’UE et le Maroc est valide dès lors qu’il n’est pas applicable au Sahara occidental et aux eaux adjacentes à celui-ci», les Etats membres semblent tenir audit accord.
C’est sous cet angle qu’on doit apprécier le nouveau rebondissement qui a eu lieu ce mercredi. En effet, la Commission européenne a introduit un mandat de renouvellement de l’accord de pêche avec le Maroc, qui inclut le Sahara.
"L’objectif est de préserver et de développer davantage le partenariat de pêche entre l'UE et le Maroc, en concluant un accord et un protocole durables sur le plan environnemental, économiquement rentables et pleinement conformes au droit international et européen", indique l’exécutif européen.
La proposition de décision adoptée par la Commission européenne vise également à améliorer la gouvernance des pêches, notamment en renforçant le suivi, le contrôle et la surveillance de la pêche dans la région.
Il faut dire que la continuité de l’accord de pêche sera bénéfique aux deux parties : d'une part, il apporte au Maroc un soutien à sa stratégie Halieutis en faveur du développement durable du secteur de la pêche, grâce notamment à l’importante contribution financière qui lui sera versée au titre du protocole.
D’autre part, en offrant aux opérateurs de l'UE, y compris les pêcheurs artisanaux de plusieurs États membres, de bénéficier des possibilités de pêche offertes par l'accord modifié et le protocole renouvelé.
Il faut relever, à ce titre, qu’un rapport publié par l’exécutif européen en décembre dernier évoque un bon retour sur investissement pour l’Union : chaque euro investi est estimé supporter la création de 2,78 euros de valeur ajoutée totale (directe et indirecte) pour le secteur de la pêche européen.
Pour rappel, l’actuel accord de pêche liant le Maroc et l’UE est entré en vigueur en 2014 pour une durée de 4 ans, et arrivera à échéance en juillet 2018. Il donne accès aux navires européens à la zone de pêche atlantique du Royaume en échange d’une contrepartie financière de 30 millions d’euros par an financés par l’UE et 10 millions d'euros comme contribution des armateurs.■