Il y a 69 ans, le Sultan Mohammed V avait tout mis sur pied pour la déclaration de l’indépendance du Royaume du Maroc, sous protectorat français, depuis 1912.
Un long chemin de combat pour la libération du pays, avec une résistance solide, issue du peuple, avec quelques figures emblématiques qui ont marqué l’histoire, comme Mohamed Zerktouni, Ahmed al-Hiba, Mouha Ou Hammou Zayani, Abdelkrim el-Khattabi et Assou Oubasslam, Houmman El Fetouaki, Chakib Arsalan, Mohamed Hassan El Ouazzani, Mohamed Lyazidi et tant d’autres figures.
Ils ont porté le drapeau de la liberté, qui a abouti à l’indépendance du Maroc, le 18 novembre 1956. Les mouvements nationaux qui ont œuvré dans l’ombre ont joué alors un rôle crucial dans la voie pour l’indépendance, après 44 ans de colonisation, qui a fait beaucoup de mal au Maroc et qui a porté un coup à son développement.
Pourtant, ces années de lutte ont consolidé les liens entre la Monarchie et le peuple, qui a porté le Souverain Mohammed V et qui a servi d’assises mobiles pour que la France quitte les territoires marocains.
Tout est parti de la déclaration de La Celle-Saint-Cloud du 6 décembre 1955. Le Gouvernement de la République française et Sa Majesté Mohammed V, Sultan du Maroc, après plusieurs négociations, finissent par trouver un accord et déclarent leur volonté de donner son plein effet à la déclaration de La Celle-Saint-Cloud du 6 décembre 1955.
« Ils constatent qu'à la suite de l'évolution réalisée par le Maroc sur la voie du progrès, le traité de Fès du 30 mars 1912 ne correspond plus désormais aux nécessités de la vie moderne et ne peut plus régir les rapports franco-marocains », lit-on dans la déclaration. Après cet accord, le Gouvernement de la République française confirme solennellement la reconnaissance de l'indépendance du Maroc.
Celle-ci insiste en premier lieu sur deux points importants : en particulier une diplomatie et une armée, « ainsi que sa volonté de respecter et de faire respecter l'intégrité du territoire marocain, garantie par les traités internationaux».
Dans ce sens, le Gouvernement de la République française et Sa Majesté Mohammed V, Sultan du Maroc, déclarent que les négociations qui viennent de s'ouvrir à Paris entre le Maroc et la France, États souverains et égaux, « ont pour objet de conclure de nouveaux accords qui définiront l'interdépendance des deux pays dans les domaines où leurs intérêts sont communs, qui organiseront ainsi leur coopération sur la base de la liberté et de l'égalité, notamment en matière de défense, de relations extérieures, d'économie et de culture, et qui garantiront les droits et les libertés des Français établis au Maroc et des Marocains établis en France, dans le respect de la souveraineté des deux États ».
Suite à cette signature, le Maroc est un État indépendant qui s’appuie sur des acquis institutionnels solides, tels que : le pouvoir législatif qui est exercé souverainement par Sa Majesté le Sultan; Sa Majesté Mohammed V, Sultan du Maroc, dispose d'une armée nationale; la France prête son assistance au Maroc pour la constitution de cette armée; les pouvoirs de gestion, jusqu'ici réservés, feront l'objet d'un transfert, dont les modalités seront arrêtées d'un commun accord ; le gouvernement marocain est représenté, avec voix délibérative, au comité de la zone franc, organe directeur central de la politique monétaire pour l'ensemble de la zone franc. D'autre part, sont maintenues les garanties dont jouissent les fonctionnaires et les agents français servant au Maroc ; le représentant de la République française au Maroc porte le titre de haut-commissaire de France.
Une fois l’indépendance actée, le Maroc se lance dans une série de réformes qui vont s’accentuer avec l’arrivée sur le Trône de Feu Hassan II, qui va consolider les acquis de l’indépendance et travailler à installer la Monarchie comme unique garante de l’unicité du Royaume.
Quelques décennies, plus tard, avec l’avènement du règne de Sa Majesté Mohammed VI, le Maroc prend son envol et s’installe dans une dynamique d’excellence qui fait du Royaume l’un des pays phare en Afrique, dans le Monde arabe et dans ses relations avec les grandes puissances mondiales.
Depuis 25 ans, le Maroc est devenu un État incontournable dans tous les domaines, servant de locomotive pour le continent et d’interlocuteur solide face aux grandes instances internationales.
Abdelhak Najib, écrivain journaliste