Tous les services et procédures de l'Etat seront disponibles en ligne à l’horizon 2030, a annoncé, mercredi à Tunis, Mouhcine Yejjou, Chef de programme Maroc EId à la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN).
"A l’horizon 2030, tous les services et procédures de l'Etat seront disponibles en ligne et un pourcentage très élevé de citoyens auront recours à ces services en ligne", a précisé Yejjou, qui s’exprimait lors d’une conférence régionale sur "la protection des données personnelles : une opportunité et un impératif pour la région", organisée par l’Instance nationale de protection des données de Tunisie, le Conseil de l’Europe, l’Union européenne et la Ligue arabe.
Présentant l’expérience de la DGSN en matière de protection des données personnelles, il a expliqué que dans ce modèle-là, le citoyen aura besoin d'un accès simple, rapide et sécurisé.
Il a précisé que le recours à un service en ligne apportera au citoyen un bénéfice en gain de temps de transparence et d'accessibilité, qui ne doit pas être au détriment de la sécurité de ses transactions et de la protection de ses données personnelles.
Le responsable a ajouté que le deuxième acteur de ce modèle, qui permettra de réduire les fraudes et les coûts, de promouvoir les services et d’instaurer une inclusion maximale.
Il a par ailleurs mis l’accent sur les chantiers structurants lancés par le Maroc afin d’assurer la transition vers une "identité numérique complète", hautement sécurisée et intégrant les technologies modernes dans les documents d’identité.
Selon lui, cette transition peut contribuer à accélérer la transition numérique de l’administration publique dans le Royaume et permettre à tous les services publics et les acteurs privés de rapprocher leur bouquet de services du grand public.
Conscient du rôle important que joue le digital dans le développement socio-économique, le Maroc accorde un intérêt particulier à l’introduction des nouvelles technologies dans les différents écosystèmes publics et privés.
"Notre pays a pu durant les deux dernières décennies réaliser des avancées significatives en ciblant aussi bien l’administration, l’entreprise que la société", s’est-il réjoui, indiquant que la dynamique enregistrée en matière de transition numérique s’est vue appuyée par les conclusions et recommandations du Nouveau Modèle de Développement qui a érigé le digital en tant que levier transverse pour assurer un développement responsable et inclusif.
Catalyseur de transformations structurantes et à fort impact, le digital constitue un facteur clé pour améliorer le quotidien du citoyen et lui faciliter l’accès aux multiples services qu’offrent les acteurs et opérateurs socioéconomiques du pays, a-t-il relevé.
Dans le même ordre d’idées, le responsable a rappelé que la DGSN a remporté récemment l'"African Excellence Award E-Government" en reconnaissance du niveau avancé des prestations fournies par la nouvelle génération de la carte nationale d’identité électronique (CNIE 2.0), et du rôle important joué par ce document d’identité sécurisé pour assurer la sécurité des documents et des transactions à distance et le renforcement de la confiance dans l’identité numérique.
Dans ce sens, Yejjou a noté que ce projet est le fruit de plusieurs années de travail, l'aboutissement de plusieurs mois d'étude et de réflexions, de dizaines d'ateliers, pour le lancement de cette plateforme aujourd'hui.
Il a précisé qu’il s’agit d’un produit que bien qu'inspiré de plusieurs expériences internationales, et de solutions existantes, est un modèle maroco-marocain, qui a été pensé et adapté aux caractéristiques et spécificités du Royaume et de son écosystème.
Après avoir rappelé que la carte d'identité marocaine a connu beaucoup de versions, depuis 1950, il a fait savoir que le Royaume a connu en 2008 sa première carte nationale d’identité électronique (CNIE), bénéficiant à 32 millions de Marocains, dont 2,7 millions de MRE et couvrant plus de 85% de la population totale du Royaume.
Selon lui, le renouvèlement des versions des CIN plusieurs fois au Maroc avait pour objectif d’améliorer la sécurité et la durabilité des titres, démocratiser le contrôle du document, accompagner le plan de développement numérique du Royaume, dématérialiser les documents et les procédures et répondre à la demande croissante sur les services en ligne notamment ceux à grande valeur ajoutée, ainsi qu’instaurer une confiance générale dans les transactions numériques et physiques.
M. Yejjou a expliqué que la modernisation de cette plate-forme est motivée aussi par le contexte économique et sécuritaire lié notamment à l’économie numérique et aux enjeux de compétitivité pour les Etats, ainsi qu’au crime organisé, à la cybercriminalité et au terrorisme, et par le souci de protéger le citoyen et le rapprocher de l'administration avec de la transparence des transactions.
En 2020, une nouvelle génération de titres identitaires a vu le jour, a-t-il rappelé, notant qu’il s’s’agit d’un document, à la pointe de la technologie, en plus de ses nouvelles caractéristiques physiques, introduit de nouveaux mécanismes qui donnent la possibilité d'exploiter de nouvelles fonctionnalités..
D’après lui, avec de tels mécanismes, supportés par la nouvelle carte, la DGSN, en tant que garante de l'identité régalienne des citoyens, et assurant son rôle historique de tiers de confiance pour les transactions physiques, a étendu ce rôle vers l'écosystème numérique en se positionnant en tant que tiers de confiance national pour l'identité, en en offrant à chaque citoyen une identité numérique, dérivée de son identité régalienne, et créer ainsi l'identité numérique régalienne.
Il a fait état d’une identité numérique inclusive qui donne tout à chacun la possibilité d'accéder facilement aux services en ligne et garantir la sécurité des transactions qui est au cœur de la conception de la plateforme.
La protection des données personnelles est respectée sur toute la chaîne de traitement avec la demande systématique du consentement de l'utilisateur, a-t-il détaille.
Il a pour rôle de mettre en relation fournisseurs de services et citoyen à travers le tiers de confiance, expliquant que le citoyen pourra via une identification unique, se connecter à tous les services disponibles d'une façon sécurisée.