Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a affirmé, mercredi au Caire, que la situation actuelle dans le monde arabe, caractérisée par sa fragilité et sa complexité, à l'heure de la prolifération des foyers de tension et de crises dans un contexte international compétitif, ne peut être transcendée en l'absence d'une vision commune adossée à une volonté politique forte et à un engagement effectif en faveur des principes de respect du bon voisinage, de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale des États.
Présidant le Conseil de la Ligue des États arabes au niveau des ministres des Affaires étrangères, Bourita a relevé que "le Royaume du Maroc, sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu Le glorifie, et partant de la conviction du Royaume que le destin de la nation arabe dépend de la coordination des efforts de tous ses pays, demeure convaincu que cette situation, jonchée de risques, ne peut être surmontée en l'absence d'une vision commune adossée à une volonté politique forte et à un engagement effectif en faveur des principes de respect du bon voisinage, de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale des États".
Il s'agit d'une vision qui a pour but d'"impulser de véritables opportunités de partenariat et de coopération régionaux et de mobiliser les ressources créatives de nos pays à même de relever les défis communs et globaux de développement", a-t-il ajouté.
A cet effet, le ministre a mis en avant la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI devant encadrer la coopération arabe commune, qui consiste en l'adoption d'une "stratégie arabe solidaire" qui réponde aux défis auxquels sont confrontés les pays arabes et repose sur un ensemble de priorités, notamment la création d'un environnement propice au règlement des différends bilatéraux, à travers l'examen de l'état d'avancement de l'action arabe commune et l'identification des obstacles, pour aller de l'avant, en déployant le maximum d'efforts pour la création d'un environnement favorable au règlement de ces différends, et le renforcement de la confiance sans laquelle les objectifs escomptés et la réponse aux aspirations des peuples en matière d'unité, d'harmonie et de dignité, ne sauraient être atteints, a-t-il indiqué.
Bourita a également souligné la nécessité de mettre en phase les questions politiques et les enjeux de développement, en veillant à continuer d'accorder l'intérêt mérité à ces questions politiques et à relever les grands défis de développement, notamment en ce qui concerne les projets d’investissement et d’échanges d’expériences, considérés comme les piliers de la sécurité nationale, l’essence même des préoccupations des pays arabes, le principal indicateur de fiabilité du travail commun et le meilleur moyen permettant d'être au diapason de la mondialisation et de la société du savoir et de la communication.
Le ministre a appelé à œuvrer pour une complémentarité dans le cadre de groupements régionaux arabes harmonieux, en adoptant une approche qui soit plus solidaire et complémentaire, aussi bien dans le cadre de ces groupements intégrés que d'un bloc arabe solide, à même de répondre aux aspirations vitales et réelles des peuples frères, pour un progrès commun et une intégration raisonnable.
Il a mis l'accent sur l'importance d’intégrer de nouveaux partenaires en élargissant l’espace de coopération arabe entre les gouvernements, à travers des projets qui regroupent des instances politiques et représentatives, les collectivités territoriales, la société civile, les acteurs économiques et sociaux, ainsi que les élites intellectuelles, médiatiques et artistiques, en plus de bénéficier des opportunités de partenariats entre la ligue arabe et d’autres groupements régionaux et grands États, dans le cadre du respect des spécificités des peuples arabes et de leurs identités nationales.
Il s'agit aussi d’œuvrer pour la consolidation de la coopération sud-sud sur la base de l’efficacité, de la performance et de la crédibilité dans ses dimensions aussi bien humaines que sur le plan de l’investissement et de l’économie, a-t-il soutenu.
Bourita a également mis en exergue la nécessité de moderniser les instances et mécanismes de l'action arabe commune, à l'instar des autres groupements régionaux qui ont fait de l’intégration économique le prélude idoine à la réalisation de l'unité et de la complémentarité entre leurs membres.
La cause palestinienne restera à la tête des priorités de l'action arabe commune, a assuré Bourita, soulignant qu'il s'agit d'un engagement sincère adopté par le Maroc, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, Président du Comité Al-Qods, loin de toute surenchère stérile.
Évoquant la situation dans certains pays arabes qui connaissent toujours des crises politiques, des guerres et des conflits, à l’instar de la Syrie, du Yémen et du Soudan, Bourita a souligné que le Royaume du Maroc, sous la conduite de SM le Roi, nourrit un grand espoir de voir la stabilité régner dans ces pays, en faisant prévaloir le dialogue et les initiatives pacifiques, loin de la logique de la force et des solutions militaires.