L'Espagne prendra la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er juillet, succédant à la Suède.
Dans ce rôle clé, l'Espagne définira l'agenda politique de l'UE pour les six prochains mois, avant de transmettre le flambeau à la Hongrie.
Lors d'une récente allocution au Palacio de la Moncloa, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a exposé les priorités de l'Espagne pour sa présidence de l'UE. Il a établi quatre axes principaux sur lesquels l'Espagne se concentrera.
Tout d'abord, l'objectif est de réindustrialiser l'UE et garantir son autonomie stratégique ouverte. Le chef du gouvernement espagnol a souligné "la nécessité de trouver de nouvelles voies pour réduire la dépendance excessive de l'Europe à l'égard de pays tiers, notamment dans les domaines de l'énergie, de la santé, des technologies numériques et de l'alimentation".
Sánchez a souligné "les opportunités offertes par les changements géopolitiques, technologiques et environnementaux pour positionner l'Europe en tant que leader économique du futur, mettant en avant les atouts tels que le talent, l'innovation, une position géopolitique privilégiée, une stabilité institutionnelle, une énergie propre, des infrastructures de pointe et un environnement d'affaires de premier ordre ".
Dans les mois à venir, la Présidence espagnole travaillera sur deux fronts majeurs. D'une part, elle se concentrera sur les dossiers visant à favoriser le développement d'industries et de technologies stratégiques en Europe, tout en diversifiant les relations commerciales, en accordant une attention particulière à l'Amérique latine. D'autre part, l'Espagne proposera une stratégie commune visant à assurer la sécurité économique et le leadership mondial de l'UE jusqu'en 2030.
La transition écologique et l'adaptation environnementale constituent également des priorités essentielles pour l'Espagne. Sánchez a souligné que "la lutte contre le changement climatique et la dégradation de l'environnement permettront de réduire la dépendance énergétique et les importations de combustibles fossiles, tout en rendant les entreprises européennes plus compétitives. L'objectif est de réaliser d'importantes économies d'importations et de créer près d'un million d'emplois au cours de la prochaine décennie".
La Présidence espagnole mettra également l'accent sur l'établissement de normes minimales communes en matière d'imposition des entreprises dans tous les États membres de l'UE, afin de lutter contre l'évasion fiscale des grandes multinationales. Sánchez a souligné que "cette évasion coûte chaque année à l'Europe 1,5 point de PIB, soit le même montant investi dans des initiatives sociales et environnementales". Par conséquent, l'Espagne s'efforcera de mettre fin à cette injustice et encouragera l'adoption de normes minimales en matière de fiscalité des entreprises dans l'ensemble de l'Union européenne.
La présidence tournante de l'Espagne promet donc d'être marquée par des actions concrètes visant à renforcer l'indépendance stratégique de l'UE, à favoriser la transition écologique et à lutter contre l'évasion fiscale, tout en promouvant une coopération solide au sein de l'Union européenne pour relever les défis actuels et futurs.