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Gaza: La famine comme arme de guerre

Gaza: La famine comme arme de guerre

Dans l'enfer de Gaza, l’armée israélienne affame délibérément la population en entravant l’entrée de l’aide humanitaire. Pour l’ONU, ce procédé indigne «constitue un crime de guerre».

 

Par D. William

Gaza est le théâtre d'une tragédie qui défie toute logique humanitaire. Dans cette bande de terre étranglée, les cris des victimes se mêlent au fracas des bombardements, créant une atmosphère de désespoir qui résonne à travers le monde. La situation actuelle dépasse l'entendement : Gaza est devenue un véritable cimetière à ciel ouvert, où gisent les espoirs brisés de milliers de femmes, d'hommes et d'enfants. Une réalité poignante que même les plus grands principes du droit humanitaire ne peuvent ignorer, comme l'a justement dénoncé, lundi, Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne.

«Gaza était avant la guerre la plus grande prison à ciel ouvert. Aujourd'hui, c'est le plus grand cimetière à ciel ouvert pour des dizaines de milliers de personnes, mais aussi pour nombre des plus importants principes du droit humanitaire», a-t-il déclaré en marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE. La violence meurtrière de l’armée israélienne est source de désolation, transformant chaque rue, chaque maison en un tombeau silencieux. L’un des derniers actes de cruauté posé par l’armée israélienne est l’opération lancée lundi sur le plus grand hôpital de la bande de Gaza, al-Chifa, symbole de la fragilité de la vie dans cette région tourmentée.

Des milliers de civils, déjà éprouvés par des mois de souffrance, y sont réfugiés, pris au piège, leur sort entre les mains d'une force militaire implacable. C’est dire que dans cette spirale de violence et de désespoir, Israël ne semble s'imposer aucune limite morale. Les hôpitaux deviennent ainsi des cibles légitimes dans sa croisade meurtrière contre le Hamas. Parallèlement, les déclarations du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, bruissent comme un sinistre présage, avec notamment l’annonce d’une offensive imminente à Rafah, où plus d'1,5 million de Palestiniens sont pris au piège de la terreur et de l'incertitude.

«Aucune pression internationale ne nous empêchera d'atteindre tous les objectifs de notre guerre (...). Nous agirons à Rafah, cela prendra quelques semaines, mais cela aura lieu», a-t-il laissé entendre dimanche, malgré les appels à la désescalade lancés par la communauté internationale. Situation humanitaire désastreuse Face à cette escalade de la violence, les initiatives internationales se multiplient, mais peinent à trouver écho dans le fracas des armes. Les pourparlers pour une trêve semblent voués à l'échec, laissant les habitants de Gaza livrés à leur triste sort. Parallèlement, la situation humanitaire se détériore à une vitesse alarmante. Plus d’1,1 million de Gazaouis, déjà meurtris par le chaos de la guerre, sont confrontés à «une situation de faim catastrophique», proche de la famine, alerte l’ONU.

Comme le dénonce Borrell, «cette famine est utilisée comme une arme de guerre» par Israël, qui entrave délibérément l'entrée des vivres et de l'aide humanitaire, en violation flagrante du droit international. Pour l’ONU, «l'ampleur des restrictions imposées par Israël à l'entrée de l'aide à Gaza, ainsi que la manière dont il continue de mener les hostilités, peuvent équivaloir à l'utilisation de la famine comme méthode de guerre, ce qui constitue un crime de guerre».

L'ONG Oxfam n'a pas hésité à dénoncer cette stratégie cruelle et inhumaine, qui condamne des innocents à une mort lente. Des morts qui viendront s’ajouter à un bilan déjà très lourd. En effet, à Gaza, près de 32.000 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre, le 7 octobre dernier. Date à laquelle, la Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël où vivent près de 500.000 Israéliens dans des colonies jugées illégales par le droit international, est devenue, également, le théâtre d'opérations militaires régulières et d’exactions de toutes sortes de colons envers les Palestiniens.

Selon l’Autorité palestinienne, plus de 430 Palestiniens y ont été tués par des tirs de l’armée ou de colons israéliens. Combien de vies faudra-til encore sacrifier avant que la conscience collective ne se réveille et ne mette un terme à ces atrocités orchestrées par une armée israélienne qui a perdu toute humanité ? Aujourd’hui, les négociations politiques sont bloquées, les appels à la raison restent lettre morte et les gesticulations de la communauté internationale donnent peu d’effet. Pendant ce temps, Israël continue à agir en toute impunité. Et les Gazaouis agonisent. 

 

 

 

 

 

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