Le Conseil national du parti de l'Istiqlal, réuni en session ordinaire samedi à Rabat, a décidé à l'unanimité de se ranger dans l'opposition.
A ce propos, le secrétaire général du parti de l'Istiqlal, Nizar Baraka a affirmé que "l'opposition est la place naturelle du parti au sein du paysage politique".
Intervenant à l'ouverture de cette session, Baraka a affirmé que "notre position naturelle aujourd'hui au sein du paysage politique est de se constituer en une opposition istiqlalienne nationaliste, face à l'infiltration des tendances libérales déséquilibrées dans les structures de l'économie nationale, à la dilapidation du temps et des opportunités de réforme par le gouvernement, en présence de multiples défis, à la lenteur du rythme de l'action gouvernementale pour honorer les engagements et satisfaire les revendications légitimes des citoyens et à un exécutif qui se contente de gérer les contraintes au quotidien et de faire part de ses intentions sans disposer de prospective ou de dimension stratégique".
Le secrétaire général a souligné qu'il s'agit d'une "opposition mobilisée pour défendre la cause nationale, renforcer le front interne et contribuer activement à la diplomatie parallèle, une opposition qui participe aux mutations et réformes majeures dans le pays, à travers le plaidoyer, la force de proposition et l'élaboration de solutions et d'alternatives réalistes, réalisables, respectant l'intelligence du citoyen et veillant à faire entendre l'autre opinion et les voix non-écoutées au sein de la société et des institutions".
C'est une opposition qui "renforce les rôles attribués à l'institution parlementaire, aux niveaux de la législation, du contrôle de l'action gouvernementale et de l'encadrement des citoyens et de la dynamique de la vie politique (...) et qui est capable de développer la pratique politique au Maroc", a-t-il insisté.
Cette nouvelle vision de la pratique politique repose sur quatre piliers, à savoir l'interaction à travers la proximité territoriale continue avec les citoyens, l'écoute et l'examen de leurs attentes et besoins au sein des institutions représentatives et la mobilisation et l'encadrement du dialogue public et l'animation des espaces du dialogue national, a-t-il précisé.
Ces piliers s'appuient, également, sur une réflexion et une orientation stratégiques à travers la contribution à l'élaboration et la présentation des alternatives, pour surmonter les difficultés et traduire les besoins et les préoccupations des citoyens en des actions concrètes applicables, notamment par le biais de propositions législatives et des plans et programmes de développement au sein des conseils élus présidés par le parti, a-t-il fait savoir.
Il a ainsi, souligné l'importance de conclure des contrats communautaires majeurs sur les échéances et les nouveaux processus de réforme, dans le but d'aboutir à un consensus autour des questions et des choix prioritaires.
Concernant le nouveau modèle du développement, il a relevé que le parti a mis en œuvre cette nouvelle vision basée sur l'interaction, le plaidoyer, la proposition stratégique et l'action, à travers un certain nombre d'initiatives et de projets, notant que le parti de l'Istiqlal adopte une vision particulière et complémentaire du modèle de développement national, établissant un nouveau concept de développement humain durable en intégrant les défis du développement humain et les exigences du développement durable.
Selon le secrétaire général, cette vision se distingue par ses orientations, ses piliers et ses mesures pratiques, qui ont un impact direct sur la vie des citoyens et visent à construire une société démocratique équilibrée ayant confiance en ses institutions.
S'agissant de l'intégrité territoriale du Royaume, il a souligné que le parti de l'Istiqlal a suivi avec attention les développements de la cause nationale ces derniers mois et les manœuvres des ennemis de l'intégrité territoriale visant à perturber le règlement du conflit artificiel autour du Sahara marocain sous l'égide des Nations-Unies.
Dans ce sens, il a rappelé la rencontre récente à Laâyoune, lors de laquelle le parti de l'Istiqlal, à l'instar de l'ensemble du peuple marocain, "a dit avec fermeté "non!" aux ennemis de l'intégrité territoriale du Royaume: Non à toute atteinte au territoire marocain et à la modification du statut juridique et historique de la zone tampon, qui est une partie intégrante du territoire national, non à la perturbation du processus de règlement du conflit artificiel et son détournement en dehors du cadre onusien et non à toute déviation du processus de négociation visant à dispenser l'Algérie de sa responsabilité dans la recherche d'une solution définitive à ce conflit régional artificiel".
L'ordre du jour de cette session comprend l'examen des projets du règlement intérieur du parti et son approbation et l’élection du président du Conseil national du parti.