Donald Trump a l’art cristalliser les débats, et de la pire manière qui soit. Le Président américain a annoncé, comme attendu mercredi, la reconnaissance officielle par les Etats-Unis de la ville d'Al Qods comme capitale d'Israël, rompant avec la politique suivie depuis des décennies par ses prédécesseurs républicains et démocrates sur la question du statut de la ville sainte.
"Il est temps de reconnaître officiellement Jérusalem (ndlr, Al-Qods) comme la capitale d'Israël", a déclaré le Président américain dans une allocution télévisée, ajoutant que les Etats-Unis soutiendront une solution à deux Etats au conflit israélo-palestinien si les deux parties se mettent d'accord sur un tel règlement.
Du Roi Mohammed VI au président de l’Organisation de la conférence islamique, en passant par l’Union européenne et plusieurs observateurs, tous lui ont signifié pourtant, ces deux derniers jours, la dangerosité d’une telle initiative.
Malgré cette levée de boucliers, Trump n'en a fait qu'à sa tête. Pour ne pas dire que s’avancer sur ce terrain procède d’une légèreté inquiétante, voire d’une méconnaissance profonde de ce qui se joue sur le terrain du Proche-Orient. Car, il vient d'allumer un feu dont le brasier pourrait être tel qu’il ne pourra jamais être éteint. Et Trump en sera l’unique responsable. Et il en est averti.
La stabilité précaire de la région doit-elle être sacrifiée sur l’autel d’une promesse formulée pour avoir les faveurs d’une frange de l’électorat américain ? Bien sûr que non. Ce problème étant trop sérieux pour être troqué contre quelques bulletins dans l’urne.
Trump l'a néanmoins fait. Et il risque de se rendre compte bien assez tôt des conséquences de son entêtement.■
D. W.