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Algérie : Maroc, mon amour

Algérie : Maroc, mon amour

«(…) L'amour est passion, obsession. Sa présence est vitale. Je veux dire, tombe à la renverse. Trouve quelqu'un que tu aimeras à la folie et qui t'aimera de la même manière. (…) Laisse de côté ta tête et sois à l'écoute de ton cœur. (…) La vérité ma chérie, c'est que sans amour, la vie ne vaut pas la peine d'être vécue. Etre passé sur cette Terre sans connaître l'amour, le vrai, et bien, c'est être passé à côté de la vie. Il faut essayer de le trouver, parce que si tu n'as pas essayé, tu n'as pas vécu...». Ceux qui ont regardé «Rencontre avec Joe Black», ce film romantique fantastique américain de Martin Brest sorti en 1998, se souviennent certainement de cet échange entre  William Parrish (Anthony Hopkins) et sa fille Susan Parrish (Claire Forlani).

Sauf que là, nous sommes dans la réalité. L’Algérie a trouvé son amour sur Terre, le Maroc. Mais son amour pour le Royaume a viré à une obsession destructrice. Cet amour, drapé dans une jalousie maladive, la consume à petit feu. Cet amour lui fait perdre pied et le sens des réalités. Au point que cet amour s’est mué en une haine viscérale qui, tel un cancer, s’est propagé dans toutes les sphères du pouvoir algérien. Un pouvoir qui use de tous les moyens pour diffuser cette haine dans ses zones d’influence. 

C’est la lecture que l’on peut faire de l’affaire dite «Abdessamad Nasser», du nom du journaliste marocain de la chaine qatarie Al Jazeera, licencié abusivement. 

Petit rappel des faits. Selon l’enquête approfondie menée par le Syndicat national de la presse marocaine, «suite aux attaques diffamatoires lancées par les médias officiels algériens, notre confrère Abdessamad Nasser a pris la parole avec audace et engagement pour défendre l'honneur des femmes marocaines. Par le biais d'un tweet, il a réfuté les accusations portées à l'encontre du Royaume, lesquelles prétendaient que ce dernier manipulait la dignité des femmes marocaines.

Suite à ce tweet, le directeur de l'information d'Al Jazeera, d’origine algérienne, a exigé la suppression du post. Face à cette injonction, le journaliste marocain a refusé, considérant qu'il s'agissait d'une question de liberté d'expression en dehors du cadre de la chaîne.

Le Directeur général de la chaîne l'a ensuite convoqué dans son bureau, demandant à nouveau la suppression ou la modification du tweet pour éviter toute offense envers l'Algérie. Malgré ces pressions, Abdessamad Nasser a maintenu son refus, affirmant que son tweet relevait de l'exercice de la liberté d'expression dans un espace qui ne concernait pas directement Al Jazeera.

Peu de temps après cette rencontre, la direction de la chaine qatarie a pris la décision unilatérale de rompre le contrat avec Abdessamad Nasser, le licenciant ainsi de manière arbitraire».

Voilà pour les faits. Ce qu’on en déduit :

•    La junte au pouvoir en Algérie est bien introduite à Al Jazeera, qu’elle semble utiliser comme relais pour surligner son hostilité envers le Maroc. 

Et la chaine qatarie joue volontiers le jeu du régime algérien, car rien dans ce qui a été décrit ne saurait justifier le licenciement de Nasser, qui défend, dans un cadre personnel, l’honneur des femmes marocaines. 

La posture d’Al Jazeera est-elle surprenante ? Pas tout à fait. Pour ceux qui s’en souviennent, cette chaine a déjà eu un précédent avec le Maroc. En 2010, ses activités dans le Royaume ont été suspendues et les accréditations de son personnel annulées. Motif : «manquements aux règles du journalisme sérieux et responsable», avait indiqué à l’époque le ministère de la Communication. Qui a dénoncé le traitement «irresponsable» réservé aux affaires marocaines, ce qui «a sérieusement altéré l'image du Maroc et porté manifestement préjudice à ses intérêts supérieurs, à leur tête la question de l'intégrité territoriale qui jouit d'une unanimité nationale inébranlable parmi toutes les catégories du peuple marocain».

•    L’attitude de Abdessamad Nasser procède du patriotisme. 

Un journaliste très professionnel, dont la compétence est reconnue de tous et qui porte en bandoulière 25 ans de bons et loyaux services au profit d’Al Jazeera. Un patriote qui a défendu des Marocaines dont l’image est ternie par la propagande haineuse et vile du régime algérien. Un homme fidèle à ses principes, intègre, qui a refusé de sacrifier ses convictions et de se soumettre aux pressions d’un management visiblement à la solde de l’Algérie. Un journaliste qui a toujours su rester digne, même quand, «certains employés de la chaîne qatarie et de ses antennes spécialisées dans le sport insultaient le peuple marocain, ses hommes, ses femmes et ses institutions (dont l’institution royale) ainsi que son intégrité territoriale sacrée, sans aucun rappel à l’ordre de la direction générale», souligne  l'Association nationale des médias et des éditeurs (ANME).

Les ennemis du Royaume doivent savoir que quoi qu’ils fassent, où qu’ils soient, il y aura toujours un fils du Maroc qui se dressera devant eux, avec courage et abnégation, pour défendre son pays. Ses enfants. Ses femmes. Ses hommes. Son peuple. Quoi qu’il lui en coûte. 

Le patriotisme ne se monnaye pas. C’est comme le léopard et ses taches : il est ancré en chaque Marocain.


F. Ouriaghli

 

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