Au bord du gouffre, le régime algérien, qui se sait condamné au chaos et à l’implosion, multiplie les menaces, les provocations et les aberrations à l’égard du Maroc. Chaque jour apporte son lot d’insultes, d’invectives, d’attaques, de mensonges, le tout mâtiné à une propagande recyclée des temps de la guerre froide, avec tout ce que cela implique comme absurdités et non-sens poussés aux extrêmes.
Dans cette illogique revendiquée et assumée par les militaires d’Alger, les derniers incidents lors de l’ouverture du CHAN sont un ingrédient de plus dans cette escalade qui vise à semer le conflit en Afrique du Nord et dans toute la région du Maghreb. Une autre variante sur le même thème de l’hostilité à l’égard du peuple marocain, qui ne répond pas à ce type d’agissements, qui garde son sang-froid et observe toute une nation manipulée, embrigadée et ligotée chanter et entonner sa haine déversée chaque jour davantage pour atteindre ce point de non-retour que le Maroc n’envisage même pas, étant donné la dynamique de progrès et de développement qui le caractérise depuis au moins deux décennies, faisant fi de toutes ces perturbations et ces intempéries dont les retombées ne font que consacrer la misère dans une Algérie, censée être l’un des pays les plus riches et les plus prospères du monde. Pourtant, l’Algérie est l’un des pays les plus pauvres du globe, avec une population écrasée ployant sous le joug d’une dictature militaire implacable, mais qui donne de sérieux signes de démence.
L’Algérie qui n’arrive même pas à nourrir son peuple, qui manque cruellement de produits alimentaires les plus élémentaires. Une situation intenable qui s’aggrave avec le vote par les députés, le 17 novembre 2022, du projet de Loi de Finances 2022 qui prévoit, alors que la crise est à son summum, la suppression du système de subventions généralisées des produits de base, qui permet de conserver de bas prix sur ces produits, en vigueur depuis les années soixante. Ce qui veut dire, qu’au coeur d’une terrible crise alimentaire que le régime algérien tente de cacher à tout prix, les produits essentiels ont vu leur prix exploser. Il s’agit notamment de la semoule, de l’huile, du pain, du lait, mais aussi de l’eau, de l’électricité et du gaz.
Ce qui vient s’ajouter à une profonde récession due aux graves difficultés budgétaires qui ne cessent de s’aggraver depuis 2018, en Algérie. Car, il faut retenir ici que cette politique des subventions généralisées est évaluée à 10% du PIB. Ce qui nécessite la mobilisation de l’équivalent de 15 à 20 milliards de dollars par an. C’est dans ce sens que le Fonds monétaire international a encore une fois averti l’Algérie sur la nécessité de «recalibrer» sa politique économique et à mener des «réformes structurelles» pour sauver les populations dont la grogne est incessante depuis 2018.
Une crise sociale qui menace de faire sauter le pays en éclats, malgré la manne du gaz et du pétrole qui ne peut plus rien sauver, puisque l’argent des hydrocarbures ne sert jamais à nourrir le peuple algérien mais à grossir les comptes en banque des militaires et de leurs commis. C’est dire que l’Algérie n’a jamais été aussi fragilisée et aussi vulnérable s’approchant chaque jour du précipice.
En effet, en 2020, la rente des hydrocarbures qui représente 90% des recettes d’exportation du pays, a fondu, baissant de 40%, impactant de 31% les recettes fiscales du pays. Ce qui a plongé l’Algérie dans une grave récession de 5,2% et une crise économique profonde.
C’est dans ce climat délétère que le régime a trouvé le cache-misère adéquat. Jouer l’escalade avec le Maroc pour brouiller les cartes. Mais la situation est si claire que le monde entier observe la chute d’un régime qui a grillé toutes ses cartes face à l’attitude calme, zen et mesurée d’un Maroc droit dans ses bottes, qui avance ses pions dans tout le continent avec assurance et grande maîtrise.
Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste
