Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a souligné, jeudi à Rabat, que le Maroc et les Etats-Unis collaborent étroitement sur de nombreuses questions.
Dans une déclaration au sujet de la visite de travail qu'effectue le secrétaire d'Etat américain Michel Pompeo dans le Royaume, Bourita a relevé que capitalisant sur les acquis réalisés dans le cadre des relations maroco-américaines, le Maroc œuvre, conformément à la vision du le Roi Mohammed VI, avec les Etats-Unis, en tant que partenaires et alliés, dans le cadre d'une collaboration étroite sur plusieurs questions bilatérales, régionales et internationales.
Le ministre a fait savoir que le Maroc abritera la 13ème édition du sommet des affaires USA-Afrique en juin 2020 à Marrakech et la 17ème édition des manœuvres militaires annuelles "African Lion", début 2020, la plus grande en Afrique par rapport aux manœuvres précédentes.
Le Royaume accueillera aussi la réunion de l'Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme (CTITF) dans le cadre du Congrès de Varsovie (mars 2020).
Bourita a en outre affirmé que la visite effectuée par Pompeo dans "le cadre du renforcement des relations solides, historiques et renouvelées qui lient nos pays amis et partenaires", revêt un caractère distingué à plus d'un titre, précisant qu'il s'agit du premier déplacement de Pompeo au Maroc et dans la région, en tant que secrétaire d'Etat.
Ce déplacement, a-t-il relevé, confirme la dynamique positive que connaissent les relations bilatérales.
Une dynamique positive démontrée par les visites de Jared Kushner et de Ivanka Trump, conseillers spéciaux du président des Etats-Unis, a rappelé Bourita.
La volonté des Etats-Unis de raffermir leurs relations avec le Royaume constitue une "reconnaissance de ce qui distingue le Maroc : sa stabilité, sa crédibilité et ses réformes, mis en exergue par le communiqué conjoint sanctionnant les travaux de la 4ème session du dialogue stratégique entre le Maroc et les Etats-Unis.
En plus de la dynamique des relations liant le Maroc et les Etats-Unis sur le plan politique, le partenariat entre les deux pays a permis de développer une coopération économique très solide, a relevé Bourita.
Le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint 51 milliards de dirhams, soit une augmentation de 28% par rapport à 2017.
Les Etats-Unis sont également considérés le 3ème importateur du Royaume et le 4ème exportateur.
De même les investissements américains sont classés 7ème au niveau des investissements étrangers directs au Maroc, a encore dit Bourita, notant que plus 160 entreprises américaines sont installées dans le Royaume.
Au volet touristique, plus de 300.000 touristes américains ont visité le Royaume, soit une augmentation de 20% par rapport à 2017, a-t-il indiqué.
Bourita a de même fait observer que la visite du secrétaire d’Etat américain a constitué une occasion d’examiner et d’échanger les vues sur nombre de questions internationales et régionales d'intérêt commun.
Au sujet de la situation au Sahel, il a souligné la convergence des vues des deux pays, relevant que cette région est “stratégique” et nécessite une coordination commune à plusieurs niveaux.
Il a dans ce sens fait savoir que le Maroc considère que les approches unilatérales se sont avérées inefficaces et appelle à l’adoption d’une approche globale et collective basée sur la coordination entre les pays du Maghreb et les Etats du Sahel (CEN-SAD) et de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
De même, les défis sécuritaires dans la région du Sahel demeurent liés à la recrudescence du phénomène du terrorisme et du crime organisé, qui menacent la stabilité et le développement de la région, a relevé le ministre.
Et de poursuivre que ces entretiens ont été ainsi l'occasion d'examiner les moyens à même de renforcer la coopération entre les deux pays au service de la stabilité régionale, notamment en matière de lutte contre les groupes terroristes et les organisations jihadistes.
Pour ce qui est de la situation en Libye, Bourita a fait remarquer que les deux parties ont échangé au sujet des moyens et mécanismes à même de permettre à ce pays frère de poser les jalons d’une paix et d’une sécurité durables, dans le cadre d’une solution politique et consensuelle entre les différentes parties libyennes, conformément au processus de Skhirate.
Les deux parties ont évoqué également la menace que représentent l’Iran et ses alliés, les efforts déployés pour faire face aux tentatives d'hégémonie iranienne dans la région, notamment au nord et à l’ouest du continent africain, ainsi que les actions conjointes de lutte contre le phénomène du terrorisme en Afrique. Et ce, à travers la consolidation et le renforcement des capacités des services sécuritaires de la région, via la mise en place d’une plateforme de coopération commune en matière sécuritaire.■