Le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières a été formellement adopté, lundi à Marrakech, lors de la conférence intergouvernementale de l'Onu sur la Migration qui se tient dans la ville ocre.
Cette conférence, convoquée par l'Organisation des Nations unies, a ouvert ses travaux en présence du secrétaire général des Nations-unies, Antonio Guterres, et de plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement.
La séance d'ouverture a connu l'élection du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, président de cette Conférence.
S'exprimant à cette occasion, Bourita a salué la confiance placée en lui par la communauté internationale, mettant en avant les efforts colossaux déployés par le Royaume afin de parvenir à un consensus mondial autour de la question de la migration.
Cette conférence historique est le couronnement d'un long processus qui a commencé en 2016 avec l'adoption par les Nations Unies de la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants.
Il s'agit d'une conférence d'engagement face aux défis de la migration et de l'action ferme au service des Etats et des droits des migrants, a-t-il souligné.
De son côté, Guterres a relevé que le Pacte procède d'une démarche qui doit permettre d’aider non seulement les migrantes et les migrants, mais aussi les communautés d’origine et d’accueil.
Il propose également un cadre de réflexion sur les stratégies d’appui au développement dans les pays d’origine.
La migration devrait être un acte de choix et jamais de désespoir, a-t-il fait remarquer.
Ce document insiste sur la nécessité de proposer davantage de filières légales permettant d’avoir accès aux pays, aux entreprises et aux marchés du travail qui ont besoin de ressources humaines.
Grâce à ces filières légales, il sera possible de lutter plus efficacement contre le trafic et l’exploitation, a-t-il ajouté.
La conférence intergouvernementale de Marrakech (10-11 décembre) connait la participation d'au moins 150 États membres.
Outre des responsables gouvernementaux, plus de 700 partenaires, y compris des représentants de la société civile et des secteurs publics ainsi que des migrants prennent part aux discussions sur les opportunités de partenariats innovants, les possibilités de coopération et les initiatives transversales avec les gouvernements.
Approuvé le 13 juillet dernier par les Etats membres sous l'égide de l'Assemblée générale des Nations-Unies, le Pacte mondial sur les migrations a été salué comme "une réalisation importante" et un document complet visant à mieux gérer les migrations internationales, à relever leurs défis et à renforcer les droits des migrants tout en contribuant au développement durable.
Le texte du Pacte mondial est ainsi profondément ancré dans la Charte des Nations-Unies et la Déclaration universelle des droits de l'Homme.
L'adoption du Pacte à Marrakech constitue aussi l'aboutissement de plus de 18 mois de consultations et de négociations intensives au sein des Nations-Unies.
En effet, le texte final adopté en juillet, a été le fruit d’un large consensus, et salué mondialement comme une nouvelle preuve que le multilatéralisme peut résoudre les problématiques les plus délicates de notre temps, à l’instar de la migration.
Ce Pacte mondial non contraignant repose sur des valeurs telles que la souveraineté des Etats, le partage des responsabilités, la non-discrimination et les droits de l'homme.
Il reconnaît qu'une approche coopérative est nécessaire pour optimiser les avantages globaux de la migration, tout en atténuant ses risques et ses défis pour les individus et les communautés des pays d'origine, de transit et de destination.
Notant que "la migration a toujours fait partie de l'expérience humaine" et reconnaissant qu'elle est une source de prospérité, d'innovation et de développement durable dans un monde globalisé moderne, le Pacte exprime l'engagement collectif des Etats membres à améliorer la coopération en matière de migration internationale.
Le texte "reconnaît clairement qu'aucun Etat ne peut traiter seul les migrations".
Il présente ainsi un cadre de coopération à caractère juridique non contraignant qui repose sur les engagements souscrits par les Etats eux-mêmes deux ans auparavant dans la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants.
Après son adoption formelle à Marrakech, le Pacte mondial pour des migrations sures, ordonnées et régulières sera ensuite renvoyé, le 19 décembre, au niveau de l’Assemblée générale pour sa mise en œuvre, avec l’adoption d’une feuille de route à cet effet.