Le Maroc a fait une belle campagne lors de cette Coupe du monde qui s’est déroulée au Qatar, finalement remportée à l’issue des séances de tirs au but par l’équipe d’Argentine, qui était opposée à la France.
Samedi, lors de leur ultime match de cette compétition, les Lions de l’Atlas ont perdu 2-1 face à la Croatie, terminant à la 4ème place de ce Mondial.
Un parcours héroïque. Qui force le respect. Salué partout à l’international.
Pratiquement, de tous les pays du monde, les félicitations ont fusé, magnifiant le courage et l’épopée de cette formidable équipe. De partout, sauf de chez nos voisins de l’Est. Si les Algériens ont pour la plupart soutenu les Lions de l’Atlas, surtout lorsqu’ils ont franchi avec brio les phases de poule, au niveau du pouvoir, c’était tout autre chose. La réussite des Lions a provoqué un intense choc émotionnel et post-traumatique chez les dirigeants algériens.
Ni félicitations, ni encouragements. Rien. Oualou. Black-out total. Un black-out imposé même aux télévisions d’Etat, caudataires du régime algérien. Passant sous silence les exploits du Onze national, elles ont poussé l’absurdité jusqu’à refuser de prononcer le nom du Maroc, lorsque les Lions s’imposaient. Ce fut notamment le cas lorsque le Maroc a affronté l’Espagne, puis le Portugal : elles ont préféré disserter sur l’élimination de ces deux équipes, sans pour autant dire qui les avait sorties de cette compétition. Pathétique.
Sauf qu’au risque d’être complètement ridicule aux yeux du monde, il y a de ces exploits que l’on ne peut taire tout le temps, alors qu’ils ont un retentissement mondial.
Et patatra ! Ce qui devait arriver arriva : la télévision publique algérienne finira par diffuser, par dépit sans doute, la qualification de l’équipe marocaine en demi-finale de la Coupe du monde, après sa victoire, samedi 10 décembre, contre le Portugal. Une annonce laconique certes, mais considérée visiblement comme un crime de lèse-majesté, voire un acte de haute trahison par le pouvoir algérien.
Car, quelques heures plus tard, le DG de la télévision publique algérienne «ENTV» a été limogé. En effet, dans un communiqué, l’agence de presse algérienne APS annonçait tout aussi laconiquement que «le ministre de la Communication, Mohamed Bouslimani, a procédé dimanche à l'installation de Nadir Boukabes au poste de Directeur général de l'établissement public de télévision (EPTV), en remplacement de Chabane Lounakel».
Pure coïncidence ? Que nenni. Aucune explication officielle n’a été donnée, mais la vérité… pend au nez.
Tout cela est bien risible. Mais tout autant très grave. Et cela suscite forcément certaines interrogations.
Comment le pouvoir algérien peut-il haïr le Maroc à ce point ? Les tensions diplomatiques entre les deux pays justifient-elles autant de bassesse ? Diriger un pays ne commande-t-il pas d’avoir un peu de discernement, de lucidité, de grandeur d’esprit ?
Nous pouvons néanmoins nous réjouir d’une chose : à travers cette attitude, ce régime s’est auto-disqualifié après avoir perdu toute crédibilité depuis longtemps. Pour ceux qui en doutaient encore, on voit bien que l’Algérie est dirigée par un petit groupe de manipulateurs irresponsables qui matent la contestation populaire et s’accrochent au pouvoir. Ou plutôt aux privilèges indus que leur procure le pouvoir : rien d’autre ne les intéresse.
Les Algériens ne sont pas dupes. Ils en sont conscients. Et le Hirak en dit long sur le ras-le-bol du peuple.
F. Ouriaghli