La participation des jeunes à la vie politique contribuera au développement de la pratique démocratique du Royaume, a affirmé la militante pour les droits des femmes et présidente du think thank Awal, Nouzha Skalli.
Skalli qui était l'invitée de l'émission télévisée "L'info en face", diffusée sur la page Facebook du quotidien "Le Matin", a mis en exergue l’importance de la participation politique des jeunes dans le processus démocratique entrepris par le Royaume, relevant que les jeunes doivent prendre conscience qu’en votant, ils ont le pouvoir de changer la réalité des choses.
"La jeunesse constitue les deux tiers de la population marocaine, tandis que les femmes en constituent près de la moitié. Du coup, il est tout à fait naturel que ces tranches de la société soient dûment représentées au sein de l’institution législative", a insisté l'ancienne ministre du développement social et fondatrice de l'Association démocratique des femmes du Maroc.
Mme Skalli a estimé que les députés et représentants de la nation ne représentent pas toujours la réalité sociétale, ni toutes les composantes de la société marocaine, mettant en exergue la nécessité de remodeler le système représentatif marocain en y intégrant davantage les femmes et les jeunes.
Selon cette activiste, le premier parti politique majoritaire a omis de sensibiliser en bonne et due forme les jeunes sur la nécessité de s’inscrire sur les listes électorales et de voter lors des prochaines élections, en vue de donner un nouveau souffle à la scène politique marocaine.
C’est dans ce sens que certaines organisations non gouvernementales, dont le think thank Awal, en partenariat avec l’association pour l'égalité et la citoyenneté, ont lancé un projet de mobilisation d'une cinquantaine d’associations marocaines, axé sur trois points essentiels à savoir: la lutte contre l’abstention électorale, le renouvellement et le rajeunissement des élites ainsi que la parité hommes-femmes, a-t-elle rappelé, indiquant que l'équité hommes-femmes dans la sphère politique suppose l’introduction d’un nouveau paradigme et une remise en question globale du système électoral actuel.
Les femmes sont dotées de compétences indéniables, à même d’occuper des postes de responsabilité et de décisions à l’instar des hommes, soutient-elle affirmant que "les femmes sont moins sujettes à la corruption" et ont su faire preuve d’une éthique et d’un professionnalisme sans équivoque.
La société marocaine demeure victime du système patriarcal qui afflige une pression importante tant sur les hommes que sur les femmes, a relevé l’activiste, soulignant que l'égalité des genres demeure la solution pour bâtir une société stable et égalitaire, où tous les citoyens peuvent réaliser leur potentiel sur un même pied d’égalité.
Interrogée sur le quotient électoral, Mme Skalli a noté que ce dispositif incitera à une meilleure participation aux élections, dans la mesure où cette initiative permettra d'établir une proportionnalité réelle entre le nombre des voix et celui des sièges obtenus.
Sur un autre volet, la militante a appelé à l’interdiction du mariage des mineurs, considérant cette pratique comme une violation des droits des enfants, aux conséquences humaines et sociales désastreuses.