Plusieurs ONG internationales ont exprimé, devant le Conseil des droits de l’homme (CDH) à Genève, leurs vives préoccupations concernant les graves violations des droits humains fondamentaux qui persistent dans les camps de Tindouf (sud-ouest de l'Algérie).
S’exprimant au nom de l’ONG Promotion du Développement Économique et Social (PDES), dans le cadre du point 4 du débat général consacré aux situations nécessitant l’attention du Conseil, Hassan El Gramez, a dénoncé la persistance des cas de disparitions forcées dans les camps, soulignant qu’un groupe de travail des Nations Unies attend toujours une visite autorisée depuis plus de deux décennies.
Selon les données rapportées à cette session (A/HRC/60/35), plus de 3.300 cas ont été soumis aux procédures onusiennes concernant le pays hôte, dont la majorité reste non élucidée.
Il a critiqué l’absence de ratification d’un instrument international clé de protection contre les disparitions, ainsi que l’effet dissuasif de certaines lois répressives sur les familles réclamant justice.
Saadani Maalainine, de l’ONG OCAPROCE International, a, pour sa part, attiré l’attention du Conseil sur la situation humanitaire dramatique des populations sahraouies vivant depuis cinq décennies dans ces camps.
Elle a déploré des conditions marquées par la pauvreté extrême, la malnutrition infantile, le détournement de l’aide humanitaire à des fins lucratives et l’absence d’accès aux droits sociaux de base. Elle a appelé à mettre fin à l’impunité des responsables de cette situation, tout en soutenant une solution politique réaliste garantissant une vie digne aux populations concernées.
L’ONG Africa Culture Internationale a axé son intervention sur les violations liées au programme dit "Vacances en paix", qualifié d’outil de propagande exploitant des enfants mineurs issus des camps. Ces enfants sont, selon l’ONG, arrachés à leur environnement et soumis à des formes d’endoctrinement, voire à des actes assimilables à la traite déguisée.
L’organisation a exigé la fin de cette instrumentalisation, dénonçant des violations graves du droit à l'identité, à l’éducation et à la protection contre l’exploitation.
De son côté, Abdelwahab Gain, au nom du Réseau Unité pour le Développement de Mauritanie, a dénoncé des cas documentés de meurtres extrajudiciaires de civils dans les camps, notamment 21 cas d’exécutions sommaires ou tentatives recensées depuis 2014.
Il a qualifié ces faits de violations graves du droit à la vie, appelant le Conseil à agir face à ces pratiques et à demander des enquêtes indépendantes sur les exactions commises par les acteurs militaires ou de sécurité opérant dans la région.