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Provinces du Sud: Une stratégie à double impact

Provinces du Sud: Une stratégie à double impact

7 ans après son lancement, le programme de développement des Provinces du Sud connaît des avancées notables.

L’ONEE a prévu d’investir dans la région une enveloppe globale de 64 Mds de DH à l’horizon 2030.

Cet élan économique, reconnu par l’ONU, est soutenu par un important succès diplomatique, avec l’ouverture d’une trentaine de consulats à Laâyoune et Dakhla.

 

Par D. William

Les Provinces du sud sont dans une dynamique de développement irréversible. Dans le sillage de la régionalisation avancée, la transformation économique de la région a véritablement pris une nouvelle dimension au lendemain de la présidence, par le Roi Mohammed VI, de la cérémonie de signature du Programme de développement des Provinces du Sud à Laâyoune, en novembre 2015, et à Dakhla, en février 2016. L’objectif est de faire de cette région un pôle d’excellence économique compétitif, à travers la concrétisation de plusieurs projets de développement structurants visant à l’arrimer au processus de modernisation de l’économie nationale. Cette ambition est à la mesure des fonds qui ont été mobilisés à cet effet : 77 Mds de DH.

«(…) Ce programme de développement intégré est conçu pour initier une véritable dynamique économique et sociale dans la région. Sa vocation est de stimuler, dans ces territoires, la création d’emplois, d’y assurer un climat propice à l’investissement, de les pourvoir des infrastructures et des équipements qui leur sont nécessaires. Ce projet ambitieux répond exactement aux préoccupations et aux attentes de la population des Provinces du sud», a encore une fois rappelé le Souverain dans son allocution, dimanche dernier, à l’occasion du 47ème anniversaire de la Marche verte. Le Roi en a d’ailleurs profité pour faire le point de l’état d’avancement de ce programme, 7 ans après son lancement. «Nous nous réjouissons des résultats positifs atteints», a-t-il déclaré, soulignant «un taux d’engagement proche de 80% de l’enveloppe budgétaire allouée».

 

Focus sur quelques projets structurants

«La voie express Tiznit-Dakhla est d’ores et déjà en phase d’achèvement», a fait savoir le Souverain. Ce projet titanesque, sur 1.055 km, a un coût estimé à 10 Mds de DH, avec notamment le dédoublement de la route nationale No 1 entre Tiznit et Laâyoune ou encore l'élargissement de la voie entre Laâyoune et Dakhla. L’objectif est d’aménager un axe routier avec des normes techniques de taille entre les provinces du Sud et les autres régions du Royaume, réduire le temps de transport et améliorer le confort et la sécurité routière. Ce qui va faciliter le transport des marchandises entre les villes du Sud du Maroc et les grands centres de production et de distribution. Concernant le grand port Dakhla Atlantique, «les études et les formalités administratives (…) ayant été finalisées, les travaux de construction démarreront prochainement», affirme le Roi.

Ce projet permettra, d’une part, de soutenir le développement économique, social et industriel de la région dans tous ses secteurs productifs (pêche, agriculture, mines, énergie, tourisme, commerce, industries, etc.). Il contribuera, d’autre part, à doter la région d’un outil logistique moderne et évolutif qui permettra de capter les opportunités futures offertes par le secteur du transport maritime à une échelle internationale. Ce projet, doté d’une conception évolutive et extensible, portera sur la réalisation d’un port en eaux profondes sur la façade Atlantique de la région de Dakhla Oued Eddahab, selon trois composantes : un port de commerce à une profondeur de -16 m/zéro hydrographique, un port dédié à la pêche côtière et hauturière, et un port dédié à l’industrie navale. Sur un autre registre, «la connexion de la région au réseau électrique national est bel et bien assurée et ses réseaux de communication ont également bénéficié d’un plan de renforcement et d’extension», assure le Souverain, notant que «le projet de stations d’énergie solaire et éolienne prévu au programme a été mené à son terme».

Dans la foulée, lundi 7 novembre, Abderrahim El Hafidi, Directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), a lancé les travaux d’un projet structurant relatif à la création d’un poste source 60/22 kV au PK40 à la commune Argoub et au raccordement au réseau électrique national des centres émergents de cette Province (voir fnh.ma). Ce projet intervient après le raccordement de Dakhla au réseau national de l’électricité en février 2021, et s’inscrit dans la stratégie de l'ONEE visant à réaliser plusieurs infrastructures, notamment de distribution de l’énergie électrique. D’un coût global de 148 MDH, ces infrastructures, financées conjointement par l’ONEE, la région Dakhla Oued Eddahab, l’Agence pour la promotion et le développement économique et social des Provinces du sud du Royaume (APDS) et le ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime, permettront le raccordement des sites de pêche N’Tireft, Labouirda, Imoutlane, du centre de la commune El Argoub, des projets agricoles des communes El Argoub et Bir Anzarane ainsi que de la zone touristique de la baie de Dakhla. Les travaux devraient être achevés en juin 2024.

Ce projet permettra également l’alimentation en énergie électrique du nouveau port Dakhla Atlantique et du nouveau pôle urbain PK40. Parallèlement, El Hafidi a également procédé à l’inauguration et à la mise en service de l’électrification du poste frontalier Guerguarate, assurée via son raccordement au réseau électrique du centre de Bir Gandouz. Ce projet a nécessité un investissement de 77 MDH. De même, les études techniques pour le raccordement des centres de Bir Gandouz et Guerguarate au réseau national THT de l’électricité sont en cours de réalisation par l’ONEE. Rappelons que pour accompagner le programme de développement des Provinces du sud, l'ONEE a réalisé plusieurs projets structurants dans les domaines de la production, du transport et de la distribution de l’énergie électrique, de l’eau potable et de l’assainissement liquide afin de répondre à la demande croissante en ces services de base.

«L’investissement global de ce plan de développement a nécessité une enveloppe budgétaire de 29,1 milliards de dirhams, dont 21,4 milliards pour les projets d’énergie électrique et 7,7 milliards de dirhams dans les domaines de l’eau potable et de l’assainissement liquide durant la période de 1975 à 2022», indique l’Office. Lequel, à l’horizon 2030, a prévu un investissement global dans les Provinces du Sud d’un montant de 64 Mds de DH, dont 58,3 milliards pour le secteur de l'électricité et 5,7 Mds de DH dans les domaines de l’eau potable et de l’assainissement liquide. En outre, toujours en ce qui concerne le Programme de développement des Provinces du Sud, «un ensemble de projets ont été menés à bien dans le cadre de la filière de mise en valeur et de transformation des produits halieutiques», souligne le Roi, qui fait état de la mise à disposition, dans le domaine agricole, de plus de six mille hectares aménagés à Dakhla et à Boujdour au profit de jeunes agriculteurs de la région. Ces projets viennent s’ajouter à d’autres en cours dans les filières du phosphate, de l’eau et de l’assainissement. Bref, la dynamique est bien là. L’Etat joue pleinement sa partition. Et c’est pour soutenir cet élan de développement que le Souverain a exhorté «le secteur privé à maintenir l’engagement qu’il a pris à rehausser le niveau de l’investissement productif dans ces provinces et à mettre plus particulièrement l’accent sur les projets à vocation sociale».

 

Succès économique et diplomatique

Le Sahara marocain n’est plus ce désert qu’il était avant sa libération en 1975. Grâce à la vision éclairée du Souverain, les provinces du Sud se sont littéralement métamorphosées à la faveur des investissements importants qui y ont été consentis, au service du progrès et de la prospérité. Cet engagement du Royaume dans ses provinces sahariennes est d’ailleurs reconnu à l’international. Pas aujourd’hui. Depuis longtemps. Déjà, en 2018, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, soulignait, dans son rapport au Conseil de Sécurité, «les investissements considérables en infrastructure et les projets de développement économiques» dans les Provinces du Sud du Maroc.

Guterres avait indiqué dans ce rapport que son Envoyé personnel a visité «de nombreux projets de développement financés par le Maroc, parmi lesquels un centre de conférences, un hôpital ainsi qu’une unité de traitement de phosphate à Laâyoune», tout en soulignant que les populations locales étaient «reconnaissantes pour le soutien financier» dont jouit la région, notamment le nouveau modèle de développement des Provinces du Sud. Ce soutien financier a permis «d’améliorer les infrastructures, les services de santé et d’éducation dans l’ensemble de la région», avaitil affirmé. L’objectif du Royaume est clair  : faire des Provinces du sud un moteur de développement de la coopération sud-sud dans toutes ses dimensions, et une plateforme régionale servant de trait d’union entre le continent africain et le reste du monde.

Le Souverain l’avait dit à l’occasion du 45ème anniversaire de la Marche verte  : «Notre engagement à consolider la marocanité du Sahara au niveau international n’a d’égal que notre action soutenue pour que nos provinces sahraouies deviennent un moteur du développement régional et continental». Il l’a réitéré dans son discours de dimanche dernier : «Notre approche pour défendre la marocanité du Sahara procède d’une vision intégrée qui joint, à l’action politique et diplomatique, la promotion du développement socioéconomique et humain de la région». En effet, le Maroc fait coup double. Car l’élan économique que connaissent les provinces sahariennes est soutenu, d’un point de vue politique, par l’ouverture d’une trentaine de consulats dans la région (Dakhla et Laâyoune).

Cette posture diplomatique consacre le soutien explicite apporté par tous ces pays à la préservation de l'intégrité territoriale du Royaume, à la marocanité du Sahara et à la proposition d'autonomie présentée par le Maroc en vue d'une solution politique et réaliste au différend autour du Sahara marocain. Ce qui, l’on s’en doute, crédibilise la position marocaine basée sur la légalité internationale et les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Mais constitue, parallèlement, un cruel désaveu des tentatives vaines du «polisario» et de l’Algérie de dénigrer les efforts du Maroc en faveur du développement socioéconomique des Provinces du sud. 

 

 

 

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