L’équipe gouvernementale va passer de drôles de vacances. Oui, elles seront tout sauf sereines, si l’on s’en tient notamment au contenu du discours du Roi Mohammed VI tenu lundi soir.
Selon le Souverain, «du sang neuf doit (…) être apporté au sein des institutions et des instances politiques, économiques et administratives, y compris le gouvernement».
C’est l’un des messages forts de ce discours. Qui ouvre, ainsi, la perspective d’un remaniement dès la rentrée prochaine. C’est donc imminent.
Avec cette annonce, ça cogite fort en ce moment au sein de l’équipe gouvernementale, parce que tout le monde est sur un siège éjectable.
Et les tractations ont certainement d’ores et déjà commencé.
Qui retrouvera son fauteuil ministériel ? Qui, au contraire, fera les frais de ce remaniement ?
Tout pronostic serait hasardeux, d’autant que dans le choix des hommes de la prochaine équipe, l’arithmétique politicienne n’a plus droit de cité.
Car le Roi a été clair à ce propos. «(…) A l’horizon de la rentrée prochaine, nous chargeons le chef du gouvernement de soumettre à notre appréciation des propositions visant à renouveler et enrichir les postes de responsabilité, tant au sein du gouvernement que dans l’Administration, en les pourvoyant de profils de haut niveau, choisis selon les critères de compétence et de mérite».
La compétence et le mérite à tous les niveaux de responsabilité : c’est donc à partir de ce postulat que se bâtira désormais le Maroc de demain.
Il faut donc s’attendre à des changements majeurs non seulement au sein du gouvernement conduit par Saad Eddine El Otmani, mais également au niveau des administrations, voire peut-être des établissements publics.
Le chef du gouvernement devra ainsi faire des choix cornéliens.
En secouant le cocotier, le Roi n’a qu’un seul objectif : «mettre à contribution des profils dotés d’une nouvelle mentalité, à même de hisser l’action à des niveaux supérieurs, pour réunir les conditions de réussite de cette nouvelle étape, pour accomplir in fine la mutation profonde que nous appelons de nos vœux».
Car le nouveau modèle de développement prôné par le Roi ne saurait souffrir d’aucune forme de faiblesse, voire de laxisme, tellement les enjeux sont importants.
Fini donc les camaraderies, les petits échanges de bons procédés et autres passe-droits.
C’est grâce à cela que la transformation économique du Royaume, ainsi que les nombreuses réformes engagées et celles en cours pourront produire les effets escomptés et bénéficier à l’ensemble de la collectivité.
Surtout que, comme l’a si bien constaté le Souverain, «certains citoyens perçoivent sans doute mal les retombées de ces réalisations sur leurs conditions de vie, notamment en termes de satisfaction de leurs besoins quotidiens, et singulièrement en ce qui concerne la fourniture de services sociaux de base, la réduction des inégalités sociales, le renforcement de la classe moyenne».
D. W.