Le discours prononcé par le Roi Mohammed VI à l'occasion du 49ème anniversaire de la Marche verte est un rappel puissant et stratégique de la marocanité inébranlable du Sahara.
Cette allocution se révèle être une réponse aux manœuvres constantes de l'Algérie et de ses alliés visant à saper l'intégrité territoriale du Royaume.
La Marche verte, décrite par le Souverain comme une «épopée pacifique et populaire», représente un tournant fondamental dans l’histoire du Maroc et de ses relations avec son Sahara. Cet événement, qui permit au Royaume de reprendre ses terres sahariennes, est plus qu'une réappropriation géographique : c'est un acte d’affirmation nationale et un pacte historique entre la population sahraouie et la monarchie marocaine, cimenté par les liens séculaires de la Beia. Ce concept, si cher au Royaume, matérialise l’allégeance indéfectible des tribus sahraouies au trône chérifien. Un attachement qui va bien au-delà des intérêts géopolitiques et économiques et qui ancre le Sahara dans l’identité nationale marocaine.
Depuis la Marche verte, le Maroc a investi massivement dans ses provinces du Sud. En témoignent les infrastructures modernes ainsi que les projets sociaux et économiques dont bénéficient les populations locales. A travers cette dynamique de développement, le royaume vise à prouver la justesse de sa cause et à montrer à la communauté internationale que le Sahara est non seulement marocain de droit, mais aussi de fait.
Le Roi a d'ailleurs énoncé trois piliers fondamentaux de cette «réalité tangible» : l’attachement des Sahraouis à leur marocanité, les progrès socioéconomiques indéniables dans la région et la reconnaissance internationale croissante de la marocanité du Sahara, accompagnée d’un large soutien à la proposition d’autonomie. En quelques phrases, le Souverain a ainsi résumé l’essence de la question saharienne : une légitimité historique, consolidée par un développement économique et social concret, qui s’impose sur la scène internationale.
Manœuvres algériennes
Alors que le Maroc poursuit son avancée, l’Algérie, elle, demeure dans une posture figée et conflictuelle, manipulant la question du Sahara pour des intérêts propres. Ce que le souverain dépeint habilement comme une «configuration déconnectée du monde réel», est en réalité un tableau des velléités géopolitiques de l’Algérie, qui lorgne sur une ouverture sur l'Atlantique en usant de l’affaire saharienne comme prétexte.
«Nous n’y sommes pas opposés», a néanmoins rappelé le Roi, précisant que le Maroc a même été «l’artisan d’une initiative internationale tendant à faciliter l’accès des Etats du Sahel à l’océan Atlantique. Conçue dans un esprit de collaboration, de partenariat et de progrès partagé, cette entreprise se propose d’être bénéfique à l’ensemble des pays de la région». La proposition marocaine, pragmatique et tournée vers le développement régional, contraste ici nettement avec l'intransigeance et les fourberies du pouvoir algérien.
De même, l'instrumentalisation des populations séquestrées dans les camps de Tindouf constitue une autre illustration des viles manœuvres orchestrées par l'Algérie. Le Souverain a dénoncé la situation de ces populations, maintenues dans des conditions «lamentables», privées des droits les plus élémentaires. En insistant sur l'inaction des Nations unies face à ce drame humanitaire, le Maroc met en lumière l’hypocrisie de ceux qui réclament des droits pour les Sahraouis tout en les maintenant en otage à des fins politiques.
C’est pourquoi, dans une adresse empreinte de pragmatisme, le Roi a demandé aux Nations unies de faire preuve de responsabilité, en soulignant «la grande différence entre deux paradigmes» : d’un côté, le modèle marocain, réaliste, ancré dans la légitimité et le progrès, et de l'autre, celui des détracteurs de l’intégrité territoriale du Royaume, figé dans des illusions du passé. Ce contraste évoqué par le Souverain appelle la communauté internationale à revoir ses positionnements et à reconnaître la réalité du terrain.
L'appel à la responsabilité des Nations unies est également un rappel aux grandes puissances de faire preuve de cohérence dans leurs prises de position. Alors que de nombreux Etats, dont les Etats-Unis, ont reconnu la marocanité du Sahara et exprimé leur soutien à l'initiative d'autonomie, d'autres continuent d'adopter une position ambiguë, hésitant entre une diplomatie de compromis et une prise de position ferme en faveur du Maroc.
Bref, ce discours du Roi a tout d’une leçon de réalisme politique, où le pragmatisme du Maroc fait face aux illusions de ceux qui refusent de tourner la page du passé. Il véhicule, entre autres, deux messages importants :
• pour les partenaires du Royaume, c’est une invitation subtile à soutenir, sans équivoque, une solution pérenne, constructive et, finalement, inévitable;
• pour l’Algérie et ses alliés de l’ombre, ce message est un avertissement, mais aussi une ouverture diplomatique : à eux de choisir entre une posture de confrontation dépassée et une intégration bénéfique dans une région en plein essor.
F. Ouriaghli