Vladimir Poutine aurait parfaitement pu jouer dans le 10ème opus de la série des films de James Bond, «L'Espion qui m'aimait», sorti en 1977
A la tête de la Russie, un despote nostalgique qui a une passion folle pour l’Ukraine et qui est une sérieuse menace pour la stabilité de l’Europe.
Vladimir Poutine aurait parfaitement pu jouer dans le 10ème opus de la série des films de James Bond, «L'Espion qui m'aimait», sorti en 1977. Sauf qu’il n’est pas assez gentlemen pour cela, en plus d’être un despote cynique.
En ce moment, nous n’en sommes plus aux bruits de bottes aux portes de l’Ukraine, comme nous l’écrivions ici en janvier 2022. Nous voyons plutôt des chars qui défilent, des armes qui tonnent, des missiles qui sifflent, plongeant dans la terreur des millions d’habitants. Et, pour finir, des morts par dizaines. Au dernier décompte macabre, près de 200 civils tués.
La Russie a finalement lancé une opération militaire en Ukraine jeudi dernier, après des semaines de vives tensions durant lesquelles personne n’a su décrypter les vraies intentions de Vladimir Poutine.
Nul ne savait ce qu’il avait envie de faire…, sauf lui-même. Et le président américain Joe Biden qui, très tôt, n’a cessé de marteler que Poutine allait envahir l’Ukraine, au risque même de paraitre excessif. Les experts se sont succédé sur les plateaux de télévision pour affirmer, convaincus, qu’il ne déclencherait jamais une guerre, au regard des coûts économiques d’une confrontation militaire pour la Russie. D’autres ont parlé de bluff du président russe, alors qu’une diplomatie de façade s’agitait en coulisse.
Sauf que c’est mal connaître Poutine : c’est un voyou nostalgique obsédé par une profonde volonté de sanctuariser la zone d’influence de l’ancienne Union soviétique. Et ce n’est pas exagéré de le dire.
Poutine a des méthodes de voyou. Fourbe et manipulateur, il a cocufié la communauté internationale en faisant fallacieusement croire qu’il négociait. Entretenant le maigre espoir que l’Europe serait épargnée par un nouveau conflit armé majeur, après celui de Bosnie qui a fait près de 100.000 morts, devenant le conflit le plus meurtrier dans ce continent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Faisant tantôt croire qu’il retirait ses troupes stationnées près des frontières ukrainiennes, tantôt qu’il acceptait de rencontrer son homologue américain Joe Biden, le président russe a tourné tout le monde en bourrique. Pendant ce temps, il fourbissait son plan, reconnaissant d’abord l'indépendance des territoires séparatistes prorusses de l'Est de l'Ukraine, avant de déployer son armée dans ce pays.
Poutine, une menace pour l’Europe
Le président russe est une véritable menace pour la stabilité de l’Europe. Il bafoue et viole le droit international sous le regard impuissant de la communauté internationale. Qui n’a pour seule réponse que les sanctions économiques.
Et la machine punitive, Poutine n’en a cure. Il s’y est habitué depuis l’invasion de la Crimée en 2014. Et il s’y est surtout préparé. Depuis 8 ans, la Russie a pris le soin de diversifier son économie. Elle s’est aussi affranchie du Dollar et s’est trouvée un allié de taille : la Chine. De même, elle s’est constituée un précieux matelas financier, avec des réserves estimées à 630 milliards de dollars à fin janvier 2022. De quoi lui permettre de faire face à de nouvelles sanctions.
Alors, quand Joe Biden, qui dispose de la plus grande puissance militaire au monde, a déclaré, début décembre, qu’il n’enverrait pas de troupes en Ukraine, il a conséquemment déroulé le tapis rouge à Poutine. Un blanc seing que le maître du Kremlin a exploité… jusqu’au sang.
Qui pour l’arrêter ? Qui pour s’opposer fermement à cet homme qui a menacé ceux «qui tenteraient d'interférer avec nous (...). Ils doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n'avez encore jamais connues» ? Qui pour mettre fin aux agissements d’un homme qui menace les Occidentaux d’une réponse nucléaire dans des propos à peine voilés ?
Personne. On gesticule à gauche et à droite. On condamne. Sans plus. Pendant ce temps, le peuple ukrainien souffre le martyr et fait face à nouvelle tragédie orchestrée par un ancien espion glacial, imperturbable dans sa logique, habile dans la propagande et qui ne voit en l’Ukraine qu’un Etat fantoche, imaginaire. Il faut croire que 23 ans au pouvoir fait perdre le sens de la raison.
D. William