La famille des deux vacanciers, dont un Franco-Marocain, tués mardi en mer par des tirs attribués à des garde-côtes algériens dans une zone frontalière entre le Maroc et l'Algérie, va déposer une plainte en France notamment pour assassinat, ont annoncé ses avocats dimanche.
La plainte sera déposée "lundi ou mardi" pour "assassinat aggravé, tentative d'assassinat aggravé, détournement de navire et non-assistance à personne en danger", a indiqué à l'AFP Me Hakim Chergui, l'un des avocats de la famille des victimes.
"La rupture des relations diplomatiques entre le Royaume du Maroc et la République algérienne, à l'initiative de cette dernière, ne saurait justifier la commission du moindre crime et encore moins, l'impunité de ses auteurs", écrivent dans un communiqué Me Chergui et Me Ghizlane Mouhtaram qui défend la famille au Maroc.
"C'est la raison pour laquelle, contraints par le mutisme des autorités algériennes, sur le territoire desquelles les assassinats ont eu lieu, ils n'ont pas d'autres choix que de recourir à la justice française pour que toute la lumière soit faite sur ce drame d'une cruauté sans nom", ajoutent les deux avocats.
Selon le témoignage d'un Franco-Marocain de 33 ans, Mohamed Kissi, quatre vacanciers, dont il faisait partie, se sont égarés en mer lors d'une sortie en jet-ski mardi. Ils ont été rejoints par des garde-côtes à bord d'un bateau, qui ont tiré sur eux.
Son frère Bilal Kissi, commerçant de 29 ans et père de deux jeunes enfants, et son cousin Abdelali Mechouar (ou Mchiouer), commerçant de 40 ans vivant en France et père d'un enfant de cinq ans, ont été tués. Un ami, Smaïl Snabé, franco-marocain, a été arrêté par les garde-côtes algériens. Mohamed Kissi a lui été secouru par la Marine marocaine.
Le parquet d'Oujda, ville du nord-est marocain limitrophe de l'Algérie, a ordonné mercredi l'ouverture d'une enquête pour déterminer les circonstances "d'un incident violent en mer", selon une source judiciaire à l'agence marocaine MAP.
La famille Kissi sollicite "de toutes les parties concernées la plus grande des diligences afin de permettre la restitution à ses proches du corps d'Abdelali Mchiouer, actuellement sous main de justice en Algérie, et sa mise en terre au Maroc, entouré de tous ceux qui l'ont connu et aimé, dans les plus brefs délais", font savoir Me Chergui et Mouhtaram.
Les familles des victimes "appellent (...) au respect de leur souffrance" et "à la plus grande vigilance quant aux récupérations extrémistes de tous bords", ajoutent les deux conseils.