Ahmed Reda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental a, dans une vidéo, décliné différentes pistes de déconfinement dans ce contexte de crise sanitaire.
En tant que citoyen avisé, il apporte un regard lucide sur la situation actuelle et propose des scénarios pour sortir d’un confinement prolongé jusqu’au 20 mai par le gouvernement marocain.
Selon lui, chaque scénario repose sur plusieurs critères, dont le premier a trait aux données scientifiques disponibles sur la nature du virus.
En deuxième lieu, il y a la capacité d'accueil des hôpitaux et enfin l'aptitude du gouvernement à préserver le pouvoir d'achat des citoyens et soutenir l'économie.
Actuellement, les données scientifiques ne sont pas assez suffisantes, estime-t-il.
Plusieurs questions restent en suspens. Pourquoi le taux de mortalité chez les hommes est plus élevé que chez les femmes ? Pourquoi certaines personnes ont été contaminées une deuxième fois après leur guérison (elles n'ont pas développé une immunité contre la maladie) ?
Tous ces scénarios sont étudiés dans les différents pays.
Le scénario du "Stop & Go" consiste à procéder au déconfinement, mais en contrôlant le nombre de personnes qui seront admis dans les hôpitaux.
Si le nombre est élevé, on décrète immédiatement le confinement.
L'objectif est d'avoir progressivement de plus en plus de personnes contaminées pour développer une immunité collective, note-t-il.
Le deuxième scénario table sur un confinement selon les tranches d’âge.
Les personnes âgées qui ont une faible immunité devront rester à la maison.
Mais c’est une option très difficile à appliquer tant sur le plan social, culturel et humain, reconnaît-il.
Le troisième scénario est de type région : le déconfinement concernera essentiellement les zones les moins touchées par la pandémie.
Au Maroc, le confinement a donné des résultats tangibles pour limiter la propagation de la maladie, estime Chami.
«Mais nous n’avons pas encore atteint le niveau où le taux d’évolution, dit le plateau, devient stable avec un coefficient de R=1. C’est-à-dire une personne ne peut contaminer qu’une seule personne, pas plus», constate-t-il.
Chami plaide néanmoins pour un «déconfinement généralisé sous conditions après le Ramadan».
Il liste 5 conditions :
1 - L’obligation de porter un masque.
2 - Le respect de la distanciation sociale et des règles d’hygiène.
3 - Renforcer les mesures préventives dans les lieux de travail et publics.
4 - Intensifier les tests de dépistage et le tracking des personnes contaminées.
5 - Interdire les grands regroupements de personnes jusqu’à nouvel ordre.
«Il faut accepter que notre mode de vie ne sera plus comme avant, tant qu’il n’existe pas de vaccin contre le Covid-19», conclut-il.