Le Maroc dispose de 1.826 lits de réanimation médicale et compte 987 médecins spécialistes dans la réanimation et l'anesthésie.
Le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a passé en revue, mardi à la Chambre des conseillers, les différentes mesures entreprises par le Maroc en vue de lutter contre la propagation du nouveau coronavirus (Covid-19).
Il a indiqué que parmi ces mesures, figurent la fermeture de l'espace aérien et maritime marocain, l’annulation des rassemblements et des manifestations et la fermeture provisoire des mosquées et des espaces publics non essentiels.
Il a été également décidé de décréter l'état d'urgence sanitaire et de restreindre les déplacements dans le pays jusqu'à nouvel ordre et de respecter les mesures de confinement jusqu'au 20 avril.
La levée de l'état d'urgence exige plusieurs procédures, mesures et conditions, qui seront prises en considération pour prendre la décision appropriée dans ce sens, ajoute-t-il.
Dans ce cadre, le système de santé a été doté de tous les moyens pour assurer la lutte contre la pandémie, en débloquant un montant de 2 milliards de dirhams pour le renforcement du dispositif médical et l'achat d’équipement médical et hospitalier et ce, dans le cadre du Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Coronavirus (Covid-19), a-t-il rappelé.
Ait Taleb a également mis l'accent sur l'utilisation du protocole basé sur la chloroquine, fabriquée au Maroc, dans le traitement du coronavirus, soulignant que ce médicament s'est avéré efficace au niveau international, notamment dans la réduction de la charge virale.
Dans cette lignée, il a fait savoir que son département a pris des mesures proactives dans les cas de santé exceptionnels, conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et selon une hiérarchie, à travers notamment le suivi et les tests, ainsi que par la définition de données et normes à même de suivre la situation épidémiologique.
Le ministre a également cité le renforcement du dispositif de vigilance et de surveillance sanitaire au niveau des aéroports internationaux, en ce sens que tous les passagers en provenance des pays impactés par la pandémie via des vols directs ou indirects sont soumis au contrôle par caméras thermiques, de même qu'ils sont sensibilisés par une documentation conçue à cet effet.
Il s'agit aussi de mettre à disposition des ambulances équipées pour transférer les cas suspects aux centres de traitement et d'impliquer les postes-frontières relevant de la Direction générale de la sûreté nationale, qui ont déployé un effort énorme afin de soutenir cette opération, notamment à travers l'orientation des voyageurs.
En outre, ces mesures portent aussi sur la mise en œuvre des instructions royales qui incitent à la proactivité et la disponibilité et à la coordination des efforts, en hissant le niveau de la vigilance qui est passé du vert à l'orange, selon le Centre national d'opérations d'urgence en santé publique, a-t-il indiqué.
Le ministre a aussi mis l'accent sur la coordination entre tous les acteurs, dans le sens où une cellule de gestion de crise a été créée et plusieurs réunions scientifiques ont été tenues pour déterminer le traitement médical des cas et des protocoles de traitement ayant montré leur efficacité et qui peuvent être utilisés sur les patients.
De même, les autorités publiques ont décidé de l'obligation du port des masques de protection, étant donné que la 2ème étape de la propagation du coronavirus exige cette mesure pour garantir une protection totale contre le coronavirus et contribuer à limiter sa propagation d’un individu à un autre.
Dans ce cadre, le ministère de l'Industrie, du Commerce et de l'Economie verte et numérique a déployé un effort colossal pour assurer la disponibilité de ces masques en quantités suffisantes, a-t-il poursuivi.
Leur prix de vente a été fixé à 80 centimes l'unité et toutes les mesures nécessaires ont été prises pour garantir la commercialisation des masques de protection au niveau de l'ensemble des commerces de proximité, asure-t-il.
Il a souligné dans ce sens que la prévention contre le virus ne se limite pas au port de masques, appelant à respecter les conditions de sécurité sanitaire fixées par les autorités et à rester chez soi et ne pas quitter la maison, sauf en cas d'extrême nécessité, tout en respectant les règles d'hygiène, un mode de vie sain, une nutrition équilibrée et un sommeil suffisant.
Dans le cadre des mesures protectrices du produit national, les autorités publiques ont interdit l'exportation de masques médicaux et de médicaments à l'étranger et ont renforcé les points de contrôle pour faire face à la contrebande de ces produits, a-t-il ajouté.
De même, il a été procédé au renforcement des outils et des canaux de communication directe à travers l'activation des numéros "Allo Yakada", "Allô SAMU" et la plateforme téléphonique "Allô 300", en vue de fournir des réponses à toutes les questions relatives à cette pandémie.
Sur un autre registre, Ait Taleb a fait savoir que son département a interagi avec l'opinion publique nationale de manière continue, à travers des rendez-vous officiels et des rencontres, de même qu'il a ouvert tous les laboratoires devant les médias, en assurant une communication régionale et nationale avec toutes les parties et composantes du ministère de la Santé.
Concernant le système national de veille et de surveillance épidémiologique, le ministre a fait savoir que plusieurs circulaires sont publiées de manière continue dans le souci de faire connaître les différents cas et les moyens de les signaler. S'ajoutent à cela des programmes de formation du personnel soignant et l'évaluation quotidienne des risques du virus, au moyen d'une révision régulière des mesures prises pour juguler la propagation de la pandémie.
Et ce, outre le renforcement du système national de surveillance épidémiologique et l'activation d'un numéro téléphonique économique.
En ce qui concerne la disponibilité pour la prise en charge des cas confirmés, le ministre a indiqué que le Maroc dispose de 1.826 lits de réanimation médicale et compte 987 médecins spécialistes dans la réanimation et l'anesthésie.
Dans ce contexte, Ait Taleb a souligné que les cas bénéficiant d'un traitement aux services de réanimation constituent 5% de la capacité litière.
Le plus important n'est pas le nombre de cas signalés quotidiennement, mais plutôt l'augmentation potentielle des cas critiques qui peut atteindre, selon les études, 15%, précise-t-il.
Par ailleurs, le secteur du tourisme a mobilisé également ses hôtels pour élargir la capacité litière et ce, en cas d'isolement des patients présentant de légers symptômes.
Dans ce contexte, une stratégie a été adoptée, à savoir l'hospitalisation des cas confirmés dans les hôpitaux, tandis que les hôtels seront réservés aux cas non confirmés et d'autres hôtels aux professionnels de la Santé exerçant à proximité des hôpitaux.
Il a aussi été procédé à l'aménagement de nouveaux espaces équipés pour recevoir les cas infectés par le virus, dont les deux hôpitaux militaires de Benslimane et Nouaceur et la Foire internationale de Casablanca, ainsi que la clinique de la Caisse nationale de sécurité sociale.
En ce qui concerne la prise en charge des cas, Ait Taleb a souligné la publication d'une circulaire relative à la prise en charge des cas de "Covid-19" et une autre spécifique à la prise en charge des cas traités à la chloroquine, notant que les analyses de laboratoire sont élargies au niveau régional pour réduire la distance et le temps.