Le contexte pandémique qui prévaut s'est invité à la présentation du rapport sur l’état des droits de l’homme au Maroc en 2020.
Amina Bouayach présidente du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), qui s’est attelée, aujourd'hui à Rabat, à expliquer les grandes lignes du nouveau rapport n’a pas manquer de souligner le caractère restrictif des mesures prises par les autorités publiques dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire et qui n’ont pas été sans conséquences sur un ensemble de droits et libertés fondamentales. A titre illustratif, il y a lieu de citer la liberté de circulation et celle de réunion, le droit de manifester et celui de pratiquer la religion dans les lieux de culte.
La position du Conseil est sans ambages. «Malgré nos réserves à considérer la crise sanitaire comme une justification de la restriction des droits et libertés, celle-ci constitue, du pont de vue des droits de l’homme, une réelle opportunité pour consolider l’Etat de droit, pour protéger, promouvoir les droits et prévenir leur violation », fait-on observer du côté de l’institution qui existe depuis un peu plus de trois décennies.
Les chiffres parlent d’eux même et montrent que le contexte pandémique a eu un impact sur la situation des droits de l’homme au Maroc en 2020. Pour preuve, le CNDH a reçu 2.536 plaintes et requêtes en 2020 dont 1.591 traitées par les Commissions régionales des droits de l’homme. Le rapport fait état de 45 visites effectuées dans des institutions pénitentiaires. Le CNDH a enregistré 593 plaintes émanant de détenus. Notons également que le document mentionne 74 condamnés à mort. Sachant que, pour rappel, le CNDH est favorable au retrait de la peine de mort de la loi.