La course au titre en Liga pourrait connaître un tournant décisif dimanche (15h15 GMT) à l'occasion du brûlant derby de Madrid entre l'Atlético et le Real, un choc au sommet de la 26e journée entre deux puissances offensives en quête de relance.
C'est assez rare pour être affirmé d'entrée: cette saison, les "Colchoneros" ont une meilleure attaque que les "Merengues". Les hommes de Diego Simeone marquent en moyenne 1,95 but par match, tandis que ceux de Zinédine Zidane n'en inscrivent "que" 1,72 par rencontre.
Anecdotique ? Pas tellement. Car cette efficacité offensive explique en partie la position de leader dans laquelle se retrouve l'Atlético avant d'aborder le dernier quart du championnat, à douze journées du dénouement.
L'arrivée du "Pistolero" Luis Suarez, l'été dernier, y est pour beaucoup. Malgré ses 34 ans, l'international uruguayen a gardé son sang-froid devant le but et talonne désormais son grand ami et ex-coéquipier Lionel Messi au classement des meilleurs buteurs de Liga (19 buts en 23 matches pour Messi, 16 en 21 matches pour Suarez).
"Dès que Barcelone a dit qu'il était sur la liste des transferts, j'ai su que c'était une erreur. (...) Il marque, fait des passes, et c'est aussi un joueur avec un gros impact en dehors du terrain", a résumé vendredi l'ancien "rojiblanco" Diego Forlan dans un entretien à l'AFP au sujet de son compatriote.
Avec cette assurance, l'emblématique entraîneur Diego Simeone, en poste depuis dix ans, s'est permis de bouleverser quelques fois son immuable et imperméable 4-4-2.
Il a par exemple opté pour un 3-5-2 porté vers l'attaque, conforté par les nombreux joueurs à vocation offensive qui lui donnent satisfaction cette saison: le retour de Thomas Lemar à son meilleur niveau, l'éclosion de Joao Felix ou l'arrivée (encore timide) de l'ex-Lyonnais Moussa Dembélé.
Et ça marche. Cette saison en championnat, l'Atlético n'a perdu que deux matches: contre Levante (2-0) il y a quinze jours et... le derby aller sur la pelouse du Real (2-0 le 12 décembre).
Seul bémol pour l'instant, Luis Suarez connaît un petit passage à vide depuis son dernier but il y a un mois (le 8 février contre le Celta Vigo), alors qu'il en avait enchaîné sept en quatre matches entre fin janvier et début février.
Côté Real, les nuages noirs parsèment toujours le ciel de Valdebebas, là où Zidane et ses joueurs évoluent depuis le début de la pandémie.
Troisième au classement à égalité de points avec le FC Barcelone (2e, 53 pts) et à cinq longueurs du leader, l'Atlético, le Real a besoin de retrouver son allant offensif pour espérer ramener des points de ce court déplacement de quelques kilomètres et revenir sur son voisin.Et les espoirs des "Madridistes" reposent en grande partie sur les épaules d'un seul homme: l'avant-centre français Karim Benzema.
L'ancien Lyonnais a marqué 12 buts sur les 40 inscrits par le Real cette saison en championnat. Le tiers des réalisations de la "Maison blanche" en Liga est l'oeuvre de "KB9", sans compter ses 5 passes décisives délivrées. Blessé aux adducteurs depuis le 19 février, Benzema n'a pas pu aider son équipe durant les trois derniers matches... mais s'est entraîné normalement avec le reste du groupe vendredi. Il devrait pouvoir tenir sa place sur le front de l'attaque blanche lors du derby.
Au-delà du Français, Zidane n'est pas épargné par les blessures : le technicien français a récupéré Rodrygo, Eder Militao, Fede Valverde et Marcelo pour le dernier match, mais doit encore composer sans Eden Hazard ou Mariano Diaz en attaque, et surtout sans son capitaine Sergio Ramos, toujours à l'infirmerie.
Le duel de buteurs-trentenaires entre Suarez et Benzema va donc symboliser le bras de fer domestique entre l'Atlético et le Real, le résultat donnant une indication sur la fin de saison à attendre en Liga.
(AFP)