Ce qui n’était que rumeur a été confirmé un mardi 14 mars 2023, une date qui restera à jamais gravée dans la mémoire collective. En effet, le Roi Mohammed VI avait annoncé, à l’occasion de la remise du Prix de l’Excellence de la Confédération africaine de football (CAF) pour l’année 2022 qui lui a été décerné à Kigali, au Rwanda, que le Royaume a décidé, avec l’Espagne et le Portugal, de présenter une candidature conjointe pour abriter le mondial 2030.
«Cette candidature commune, sans précédent dans l’histoire du football, sera celle de la jonction entre l’Afrique et l’Europe, entre le nord et le sud de la Méditerranée et entre les mondes africain, arabe et euro-méditerranéen. Cette candidature sera celle du rassemblement autour du meilleur de part et d’autre, et la démonstration d’une alliance de génie, de créativité, d’expérience et de moyens», a ainsi souligné le Souverain dans un message, lu devant l’assistance par Chakib Benmoussa, ministre de l'Education nationale, du Préscolaire et des Sports.
La proximité géographique est l’atout numéro 1 de cette candidature conjointe, aux saveurs méditerranéennes.
Dans la foulée, les prévisions se multiplient. StadiumDB.com, le site spécialisé dans l’univers et la surveillance des stades à travers le monde, a publié récemment que le Maroc présentera 7 stades pour la candidature commune, mettant en exergue les villes de Tanger, Marrakech, Oujda, Agadir, Fès, Rabat et Casablanca.
Le site assure également que l’Espagne en fera autant avec une candidature allant de 7 à 8 stades dans 6 villes différentes. Quant au Portugal, il apportera à cette candidature sa contribution avec 3 à 4 stades dans pas moins de 4 villes.
Hicham Ramram, consultant et journaliste sportif, énumère les avantages que possède le Royaume pour réussir sa candidature.
«Cette candidature marocaine est une candidature forte. Il y a tout d’abord la proximité, la présence de deux continents, et en plus, le Maroc pourra compter sur le soutien des pays africains, arabes et d’autres continents notamment l’Asie, ou encore le continent américain. Il pourra donc glaner facilement des voix. Ajouter à cela, le Royaume n’organisera pas seul, il aura donc moins de contraintes. En l’occurrence, un budget conséquent, des infrastructures adéquates avec plus de stades. Avec cette candidature trilatérale, le pays pourra proposer quelques stades de bonne facture, et donc avoir une chance inouïe pour aspirer à l’organisation conjointe du Mondial 2030».
Et de poursuivre : «Il est à souligner que la proximité géographique entre les trois nations a son importance. Cela va permettre aux téléspectateurs de regarder un match dans un pays et rejoindre un autre pour assister à une autre affiche. Cette flexibilité sera de bon augure pour permettre aux supporteurs de jongler entre le Maroc, l’Espagne et le Portugal. Pour les Marocains, ils peuvent compter sur les moyens de transports, tels que Boraq ou encore les avions pour rejoindre l’Espagne ou le Portugal. Il y aura effectivement une certaine fluidité pour circuler. Avec une traversée de 14 kilomètres, la proximité reste le point fort de ce dossier, en plus du climat tempéré qui caractérise les trois pays».
Dans son analyse, Hicham Ramram met l’accent sur un élément important qui est celui de la diversité civilisationnelle. «Historiquement, ces trois nations ont une histoire commune en matière de traditions, de culture et de partage. Ce sont là des points solides qui vont permettre à cette candidature de faire la différence par rapport à d’autres. A ce propos, le président de l'UEFA, Aleksander Čeferin, a soutenu cette organisation trilatérale, lors du dernier congrès organisé au Portugal. Il a affirmé clairement que c’est une candidature européenne. Et bien évidemment, le Maroc ne pourra que sortir vainqueur de cette candidature, une fois validée», assure le journaliste sportif.
L’organisation trilatérale pour le mondial est désormais possible. Dans un entretien au quotidien sportif espagnol ‘’Marca’’ publié vendredi 14 avril, le ministre espagnol de la Présidence, Felix Bolanos, a qualifié la candidature conjointe de «projet passionnant».
«Nous travaillons sur un projet passionnant qui nous tient à cœur, à savoir l’organisation de la Coupe du monde aux côtés du Portugal et du Maroc. Les trois pays voisins œuvrent inlassablement pour la réussite de ce projet. Nous travaillons dur pour y parvenir, car il est grand temps d'organiser une grande compétition internationale», a-t-il affirmé.
I.B