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«Nettoyage ethnique» et «génocide» à Gaza : Cette inhumanité d’Israël !

«Nettoyage ethnique» et «génocide» à Gaza : Cette inhumanité d’Israël !

Ce sont des scènes apocalyptiques que décrivent les derniers rapports de Médecins sans frontières (MSF) et Human Rights Watch sur Gaza, publiés le 19 décembre courant. 

Les mots choisis par ces ONG sont forts : «nettoyage ethnique» et «actes de génocide». L’horreur s’est malheureusement inscrite dans la normalité.

Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, qui a tué 1.208 Israéliens, une vague de représailles d’une violence inouïe s’est abattue sur Gaza, qui n’est plus une zone de conflit, mais plutôt un cimetière à ciel ouvert. Dans ce territoire déjà étranglé par un blocus de 17 ans, il n’y a plus de vie. Juste une survie précaire, une lutte quotidienne contre des bombes qui tombent et des murs qui s’écroulent. 

«La vie dans un piège mortel», tel est le titre du rapport de MSF. Et pour cause. Plus de 45.000 Palestiniens tués, en majorité des civils, des infrastructures médicales réduites à néant et une population déplacée à 90%.

Entre octobre 2023 et septembre 2024, plus de 500 attaques ont touché des infrastructures de santé. Dix-neuf hôpitaux sont devenus inopérants, privant des milliers de blessés de soins vitaux. MSF rapporte également que ses équipes ont été forcées d’évacuer 17 fois, laissant derrière elles des patients dont le seul crime est d’avoir besoin d’aide. 

A cela, s’ajoutent des chiffres tout aussi alarmants concernant les conditions de vie des déplacés. Près de deux millions de personnes sont entassées dans des abris insalubres, sans eau potable ni nourriture suffisante. Les maladies se propagent à une vitesse fulgurante : infections respiratoires, diarrhées et malnutrition. Les enfants, eux, portent le poids de cette guerre avec une vulnérabilité exacerbée. 

Par ailleurs, Israël maintient un siège asphyxiant sur Gaza, autorisant seulement 37 camions d’aide humanitaire par jour en octobre 2024, contre 500 avant le conflit. Le nord du territoire, notamment le camp de Jabalia, subit une offensive qualifiée de «violence extrême». 

En outre, malgré les cris d’orfraie des ONG, les autorités israéliennes bloquent 98,4% des demandes d’évacuations médicales.

Ce bilan est d’une froideur chirurgicale, presque indécent dans sa précision. Pourtant, ce n’est qu’une partie de la réalité quotidienne des Gazaouis. 

Comment peut-on parler de dignité humaine quand des milliers d’enfants dorment dans des décombres, privés de soins de base et de nourriture ? Quand des familles doivent choisir entre mourir sous les bombes ou mourir de faim ? 

Bref, Gaza est devenue une terre inhabitable où les infrastructures vitales sont méthodiquement détruites. Les équipes médicales parlent d’un système de santé à l’agonie.

Un témoignage glaçant illustre cette réalité : «chaque jour en juillet, c’était un choc après l’autre. J’ai vu une petite fille de huit ans mourir seule sur une civière dans une salle d’urgence surpeuplée. Dans un système de santé fonctionnel, elle aurait été sauvée», confie le Dr Javid Abdelmoneim, de MSF. Comme elle, des centaines de personnes sont mortes faute de soins appropriés.

 

Des bombes et des chiffres

Un missile sur Gaza, c’est une statistique de plus dans un conflit qui transforme des êtres humains en pourcentages et en graphiques. 

Mais derrière chaque chiffre, il y a une histoire. Celle d’une mère de 33 ans, avec un fils mutilé et un mari tué : «mon fils a perdu sa jambe dans une explosion. Mon mari est mort dans la même attaque. Maintenant, mon fils ne parle plus. Il n’a pas dit un mot pendant dix jours après avoir vu son père mort».

Celle, également, d’une adolescente de 19 ans, amputée d’une jambe, découvrant l’horreur sous les décombres. «J’ai été blessée le 21 août lorsque la maison où je me trouvais a été bombardée. Un missile est entré dans la pièce et est tombé dans le sous-sol. Ma jambe a dû être amputée. Tous ceux dans le sous-sol sont morts, environ 30 à 40 personnes. Quand je me suis réveillée sous les décombres, je hurlais», témoigne-t-elle.

Chaque récit est une claque en pleine figure pour quiconque oserait encore détourner les yeux.

Ce qui choque dans cette tragédie, ce n’est pas seulement l’ampleur des destructions, mais également le silence complice des grandes puissances. La communauté internationale observe, visiblement prise entre l’obligation morale d’agir et le confort d’un immobilisme politique. Les alliés proches d’Israël, à commencer par les Etats-Unis, continuent de lui fournir un soutien inconditionnel, fermant les yeux sur ses actes criminels. Des actes que certains experts et ONG, dont Human Rights Watch, n’hésitent pas à qualifier de «génocide». 

Un terme qui dérange jusqu’aux Etats-Unis, qui ont fait part de leur désaccord avec les conclusions du rapport de HRW publié également le 19 décembre courant. HRW accuse Israël de restreindre délibérément l’accès à l’eau potable pour les Palestiniens, un acte qui pourrait relever du droit pénal international. Le mot génocide est lourd de sens, et son emploi ici soulève des débats. 

Mais peut-on décemment nier l’évidence ? Priver délibérément une population d’eau, bien essentiel à la vie, n’est pas un accident collatéral. C’est une stratégie. Et qualifier cela autrement serait un affront aux Gazaouis et à leur souffrance.

Avec ce cynisme d’Israël, en fin de compte que restera-t-il de Gaza quand les bombes cesseront de tomber ? Une population traumatisée et une terre dévastée, où l’inacceptable est devenu la norme, et où l’horreur s’est durablement installée dans les consciences. 

 

 

F. Ouriaghli

 

 

 

 

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