Ce cap de 1.000 jours est symbolique. Il renvoie aux 872 jours de Stalingrad sous la menace des Nazis, avec les 800.000 morts dont plus de 2.000 soldats capturés et accusés de cannibalisme.
Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste
Plus de 80 ans plus tard, l’époque a certes changé, mais les champs de bataille en Ukraine sont de véritables charniers, dans une guerre qui s’est embourbée présageant d’une longue durée qui finira certainement par diviser l’Ukraine en deux parties, comme cela a été le cas pour la Corée, divisée entre Occidentaux et camp de l’Est.
C’est la seule issue envisageable à long terme pour la Russie et pour l’OTAN et les USA derrière. Car, Vladimir Poutine ne sortira jamais des régions déjà occupées, quitte à faire durer cette guerre encore vingt ans. Pour les Occidentaux, un morcellement de l’Ukraine est déjà une option qu’ils gardent comme un dernier recours dans un conflit qui a déjà coûté à l’Europe des trilliards d’euros de pertes, pénalisant toute l’économie du Vieux continent, avec de profondes et durables répercussions au niveau des échanges de matières premières en Europe et dans le monde, et dont l’Ukraine est l’un des plus grands producteurs et exportateurs.
C’est d’ailleurs là la raison première de l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes. Moscou veut à tout prix s’assurer une manne en matières premières bon marché et gratuites pour résorber son déficit intérieur, quitte à déclarer l’économie de guerre et dépenser des milliards de roubles en s’assurant dix fois plus en ventes des produits ukrainiens provenant des mines et des gisements sous contrôle russe.
Dans cette perspective primordiale, Vladimir Poutine franchit de nouveaux paliers pour faire plier l’Occident. Non seulement, le spectre d’une guerre nucléaire est devenu concret, mais l’armée russe en a donné un avant-goût qui plonge le monde dans le danger grandissant d’un holocauste nucléaire. En effet, Moscou n’a pas eu trop de mal pour confirmer, le 21 novembre 2024, avoir tiré un nouveau missile sur l’Ukraine. Il s’agit d’une arme baptisée «Orechnik». Celle-ci est conçue pour porter une ogive nucléaire.
Le président russe a déclaré, sans ambages, que le conflit en Ukraine avait désormais tout d’une guerre «mondiale». Il a également précisé qu’il n'exclut pas de frapper les pays occidentaux si le besoin s’en ressentait. Dans la foulée, Vladimir Poutine affirme aussi que les Etats-Unis avaient été alertés trente minutes avant que ce missile ne soit tiré. Autrement dit, la guerre est claire et les enjeux sont définis, avec cette certitude : si l’on est aujourd’hui à plus de 1.000 jours de guerre, rien ne nous laisse croire que ce conflit cessera avant les 2.000 jours.