Le juge d'instruction près la Cour d’Appel à Rabat a ordonné, samedi, la mise en détention à la prison locale de Salé du Directeur général de l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM), Hazim Jilali (photo), et d'un ancien journaliste à la première chaîne de la télévision nationale pour leur implication présumée dans une affaire de corruption. La brigade nationale de la police judiciaire avait auparavant déféré les mis en cause devant le procureur général du Roi.
L’info s’est répandue comme une trainée de poudre. Et il faut reconnaître que cette affaire est bien embarrassante. Car Hazim Jilali n’est pas n’importe qui. C’est le patron l’ANAM depuis 2013, mais aussi un statisticien économiste de formation qui aura fait l’essentiel de sa carrière au ministère de la Santé où il a été recruté en 1985. Surtout, Jilali a reçu une haute distinction royale : il a été décoré par le Roi Mohammed VI du Ouissam Al Arch de l’Ordre de Chevalier en juillet 2012.
En attendant que la justice se prononce sur cette histoire dont les détails ne sont pas encore connus, il est néanmoins présumé innocent. Mais quel que soit le verdict, on ne sort jamais indemne de ce genre d’affaires : en effet, le jugement porté par la société est parfois même plus lourd que l’acquittement prononcé par la justice. Dans tous les cas, c’est un grand gâchis.
Maintenant, forcément, il faudra un nouveau patron à l’ANAM. Une bonne compétence. Mais surtout un modèle de probité qui ne se laissera pas tenter par ces raccourcis tortueux qui permettent de se remplir malhonnêtement les poches. Et c’est ce genre de profils dont le Maroc moderne a besoin pour ses établissements publics.
