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De la Ligue 1 à Dakar : Les droits LGBT, le foot et le libre arbitre

De la Ligue 1 à Dakar : Les droits LGBT, le foot et le libre arbitre

Le week-end dernier, la Ligue 1 française a de nouveau été le théâtre de vives polémiques lors de la journée de lutte contre l’homophobie.

Cet événement continue de diviser profondément le monde du football, certains joueurs refusant de participer à cette campagne, évoquant des raisons personnelles ou religieuses. Cet acte de refus soulève une question cruciale : dans quelle mesure est-il légitime d’imposer des causes sociétales au sport et à ses acteurs ?

L’argument de la liberté de conscience est souvent avancé par les joueurs réticents à arborer les symboles de la cause LGBT. Leur refus de porter des maillots floqués de l’arc-en-ciel ou des brassards colorés n’est pas forcément le signe d’une homophobie latente, mais plutôt une expression de leur droit à ne pas être contraints par des injonctions sociétales.

C’est ce qu’on appelle le libre arbitre. Cette position soulève une autre question: peut-on vraiment parler de liberté si les joueurs craignent des répercussions pour un choix personnel ? Il est également pertinent de s’interroger sur l’authenticité de certains engagements. Surtout que certains joueurs choisissent, dans un élan d’hypocrisie, de suivre le mouvement pour éviter toute polémique ou tout conflit, sans réelle conviction personnelle. Ce comportement soulève des doutes sur l’efficacité et la sincérité des initiatives de sensibilisation.

À quoi bon promouvoir une cause si elle est soutenue de manière superficielle et contrainte ? Le lobby LGBT Le lobby LGBT a su s’imposer comme une force influente dans de nombreux domaines, y compris le sport. Cette influence est souvent perçue de manière ambivalente : d’un côté, elle est vue comme un progrès vers une société plus inclusive où l’on prône l’égalité et la dignité pour tous, indépendamment de l’orientation sexuelle; de l’autre, elle est perçue comme une pression excessive sur ceux qui ne partagent pas ces valeurs. En Afrique particulièrement, les miasmes du lobby LGBT se diffusent insidieusement. Cette montée en puissance s’explique par plusieurs facteurs. Tout d'abord, l'essor des réseaux sociaux permet une diffusion rapide des idées et des mouvements de lutte pour les droits humains. Ensuite, les soutiens internationaux, notamment des ONG et des organisations de défense des droits de l'Homme, apportent un appui logistique et financier aux activistes locaux. Cependant, cette expansion ne se fait pas sans heurts.

Au Sénégal, par exemple, où l’homosexualité est perçue comme une atteinte aux valeurs morales et religieuses, les débats autour du mouvement LGBT suscitent de nombreuses controverses et polarisent l’opinion publique. Les leaders religieux et politiques sénégalais ne manquent pas de rappeler leur opposition farouche à toute reconnaissance des droits LGBT, certains n'hésitant pas à qualifier l'homosexualité de «déviance». Cette résistance est renforcée par un cadre législatif strict.

Le Code pénal sénégalais criminalise les actes homosexuels, punissant de peines de prison ceux qui sont pris en flagrant délit.

 

Sonko vs Mélenchon

Le 16 mai courant, à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, les interventions du Premier ministre, Ousmane Sonko, et du leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, devant les étudiants ont, une fois de plus, permis d’illustrer la complexité des dynamiques sociales et culturelles. S’exprimant sur les droits LGBT, Sonko a condamné sans équivoque ce qu'il a décrit comme des «velléités extérieures de nous imposer l'importation de modes de vie et de pensée contraires à nos valeurs».

Ses propos soulignent un sentiment croissant dans de nombreux pays africains : une résistance à ce qui est considéré comme une imposition néocoloniale des valeurs occidentales. Cette perspective n'est pas seulement rhétorique. Car dans des pays comme le Sénégal, la question des droits LGBT est souvent appréhendée sous le prisme de la souveraineté culturelle et de l'identité nationale. Avec notamment la volonté de maintenir des normes religieuses et des valeurs sociétales traditionnelles bien enracinées face aux multiples pressions pour se conformer aux standards internationaux des droits de l'Homme.

De son côté, en tant que fervent défenseur des droits LGBT en France, Mélenchon a reconnu le fossé idéologique, tout en maintenant son soutien à l'égalité matrimoniale. C’est dire que ce débat, loin de se limiter à une simple divergence d’opinions, soulève une question essentielle : comment concilier les aspirations globales à l’égalité avec le respect des identités culturelles locales ? Pour autant, il semble utile d’avoir une lecture plus globale et d’aller au-delà des droits LGBT, puisque la controverse touche également aux dynamiques de pouvoir et à l'impérialisme culturel.

D’autant que de nombreux dirigeants africains encadrent la question dans une narrative plus large de souveraineté et de résistance à la domination occidentale. Ils soutiennent que, désormais, la promotion des droits LGBT par les pays occidentaux et les organisations internationales s'accompagne de plus en plus de conditions implicites ou explicites liées à l'aide et aux partenariats de développement. Sonko ne dit pas autre chose.

«La question du genre revient régulièrement dans les programmes de la majorité des institutions internationales et dans les rapports bilatéraux», et tend à être  «une conditionnalité pour différents partenariats financiers», affirme-t-il.

Forcément, cela crée un sentiment de coercition, renforçant davantage l'opposition à ces droits LGBT. Ainsi, le débat autour des droits LGBT et des injonctions sociétales ne se limite pas au seul terrain de la Ligue 1. Il s'étend bien au-delà, comme en témoigne la situation au Sénégal, où la lutte pour les droits LGBT se heurte à des résistances profondes, ancrées dans de fortes valeurs religieuses, morales et culturelles. Que les Occidentaux se doivent de respecter ! 

 

 

Par D.William

 

 

 

 

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