Homme discret et travailleur, Karim Tlemçani ne jure que par les résultats. Il faut dire que ce cadre national a un don pour attirer les performances et bannir les doutes.
Ibtissam.Z
Né à Fès en 1968, Karim Tlemçani nourrit une vocation : dénicher les jeunes talents, les former et les mener à la performance.
Entraîneur aguerri, ce cadre du Ministère de l'Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports met son savoir-faire au service des jeunes. Il en a fait, d’ailleurs, des champions.
Véritable renard des pistes, Karim Tlemçani parvient en 2009 à dénicher la perle rare : Soufiane El Bakkali. Cette année-là, tout commence dans les rues d’El Merja, à Fès. Soufiane concourt avec ses camarades de classe ; sa démarche et sa détente attirent l’attention de Tlemçani, qui l’adopte illico presto et le prend sous son aile.
Depuis 15 ans, le duo Tlemçani-El Bakkali cartonne. Avec son coach, le champion écrit l’une des plus belles pages de l’histoire de l’athlétisme national. Il perpétue ainsi la tradition de ses prédécesseurs.
À l’heure où le sport national montre ses faiblesses aux Jeux olympiques de Paris, l’athlétisme, mère de toutes les disciplines sportives, triomphe.
Soufiane El Bakkali, en sauveur, ravive la flamme de la réussite sur 3000 m steeple.
Ses consécrations, El Bakkali les doit à ses efforts constants mais aussi au soutien indéfectible de Karim Tlemçani, qui a toujours cru en ses compétences malgré des épreuves contraignantes.
L’entraîneur, au tempérament calme en apparence, bouillonne à l’intérieur. Il est en effet un adepte du dépassement de soi et le fait savoir avec hargne à son protégé.
Une complicité particulière lie El Bakkali à son entraîneur, véritable source d’inspiration.
Sur les colonnes de Finances News Hebdo, Soufiane El Bakkali confiait que Karim Tlemçani est incontestablement son mentor, bien plus qu’un entraîneur. Leur relation dépasse largement le cadre entraîneur-athlète. « Tout son savoir-faire, il me l’a volontiers prodigué des années durant. C’est quelqu’un qui ne recule devant rien. Pour mon coach, tout est possible ; je puise ma force en lui. Certes, rien n’est acquis d’avance, mais grâce à la persévérance dans le travail, cela finit toujours par payer. »
À chaque sortie médiatique de l’athlète, Tlemçani est fortement présent. Un hommage perpétuel lui est rendu, un hymne à cet homme réservé aux multiples talents, qui préfère travailler dans l’ombre et en silence, loin des lumières. Sa devise consiste à confirmer la suprématie sur les pistes. La confiance mutuelle est une clé de la réussite.
« Il m’entraîne depuis 15 ans; la confiance s’est instaurée et est aujourd’hui ancrée. C’est important pour un athlète de haut niveau d’avoir un entraîneur de gros calibre. Il me pousse à chaque fois à me surpasser, même quand je suis en proie au doute, comme lors des blessures. Je suis en perpétuelle quête de performance. Dans toutes mes victoires, Karim Tlemçani a grandement contribué ; il a cru en moi dès le début. C’est important pour bâtir une carrière solide. Des hauts et des bas, il y en aura toujours ; j’essaie de redoubler d’efforts pour concrétiser mes objectifs. Sa présence à mes côtés est cruciale. Pour preuve, dans toutes mes finales, ses encouragements m’ont conféré une motivation infinie. Il me pousse à dépasser mes limites et à ne rien lâcher », conclut le champion olympique.
Double champion du monde et champion olympique en 2020 à Tokyo et en 2024 à Paris, Soufiane El Bakkali est bien le plus performant sur 3000 m steeple. Le champion marocain a conservé sa couronne en finale des JO parisiens, mercredi 7 août. Le natif de Fès devient ainsi le premier athlète à enchaîner deux médailles d'or sur 3000 m steeple depuis 92 ans.
El Bakkali et Tlemçani constituent à eux deux la formule gagnante.