La direction générale de la météorologie (DGM) a présenté, mercredi à Casablanca, le rapport sur l’état du climat au Maroc en 2022, en présence du ministre de l’Équipement et de l'Eau, Nizar Baraka.
Dans une allocution de circonstance, Baraka a indiqué que le Maroc, de par sa situation géographique, est fortement exposé aux répercussions et aux risques des conditions météorologiques et climatiques, affirmant que cela est intensifié par les changements climatiques que connaît le monde, et qui constituent aujourd'hui des défis qui doivent être pris en compte à tous les niveaux.
Ces dernières années, le déséquilibre climatique a été observé dans le monde entier, a-t-il poursuivi, notant que le Maroc n’est pas exclu des effets directs des changements climatiques défavorables notamment les températures élevées, les vagues de chaleur et les sécheresses.
Dans le cadre des enjeux et défis futurs liés au changement climatique, la DGM poursuit ses efforts pour mettre en œuvre sa stratégie visant à rendre le Maroc pleinement préparé à réduire les aléas climatiques et naturels et atteindre les objectifs de développement durable en offrant les meilleurs services aux usagers, a expliqué Baraka
A cet égard, le ministre a précisé que la DGM s’engage à développer le secteur par la mise en œuvre du plan stratégique du ministère dans le secteur météorologique, en améliorant la connaissance et la prévision des risques météorologiques et climatiques, en développant des services basés sur l'innovation et la compétitivité pour la prise de décision.
Il s’agit également d’augmenter le niveau de gouvernance et d'efficacité et de valoriser le capital humain et du positionnement au niveau international, a ajouté Baraka.
Et de conclure, que la DGM, sous la supervision du ministère, exécute ses missions de préparation et de mise en œuvre de la politique météorologique et climatique du gouvernement en fonction des besoins des usagers au niveau national et conformément aux normes internationales, affirmant que la DGM joue un rôle essentiel dans la gestion proactive des risques météorologiques et climatiques et contribue à la préservation de la vie et des biens.
De son côté, Abdelfettah Sahibi, directeur général de la Direction de météorologie nationale (DMN), a soutenu que l’année 2022 a été l'année des extrêmes météorologiques au Maroc, une année chaude et sèche, soulignant que c'est l'année la plus chaude jamais enregistrée au Maroc depuis plus de 40 ans.
L'anomalie de la température moyenne annuelle a atteint +1,63°C par rapport à la normale climatologique calculée sur la période 1981-2010, a indiqué Sahibi, notant que l'année agricole, qui coïncide avec la saison hydrologique du 01 septembre 2021 au 31 aout 2022, a été aussi la plus sèche durant au moins les 40 dernières années avec un déficit pluviométrique de 46%.
Il a, dans ce sens, relevé que du 1 janvier au 31 Décembre, l’année civile 2022 a été la quatrième année consécutive sèche au Maroc avec un déficit pluviométrique annuel avoisinant les 27%, indiquant que les 4 dernières années consécutives (2019-2022) sont les plus sèches depuis au moins les 60 dernières années, marquées avec un écart pluviométrique d'environ -32% par rapport à la normale climatologique.
En ce qui concerne le côté thermique, Sahibi a fait savoir qu’en plus des vagues de chaleurs, l'année 2022 a été également marquée par des incendies qui ont ravagé, à titre exceptionnel, 23.000 hectares et provoqué des pertes de vies humaines et des dégâts matériels.
Et d’ajouter, que suite à des phénomènes météorologiques d'origine tropicale, les provinces sud du Royaume, les reliefs de l’Atlas, les versants Sud-Est et aussi le sud de l'oriental ont connu une activité orageuse durant la saison estivale qui a provoqué des crues n'ayant engendré que des dommages matériels très limités
Le directeur général de la DMN a expliqué que le cas du Maroc s'inscrit dans un contexte globale marqué par une augmentation constante des concentrations de gaz à effet de serre ayant pour conséquence un réchauffement global, puisque les 8 dernières années sont les plus chaudes jamais enregistrées au niveau mondial, soulignant que les catastrophes liées à la météorologie, à l'eau et au climat, comme les vagues de chaleur extrêmes, la sécheresse et les inondations dévastatrices ont touché des millions de personnes et coûté plusieurs centaines de milliards de dollars cette année.