C’est une nouvelle qui a suscité de vives réactions. Et pour cause, depuis 2005, une convention sociale prévoyant l’augmentation des salaires des journalistes et des employés des entreprises de presse voit enfin le jour.
Signée le 16 février 2023 entre le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) et l’Association nationale des médias et des éditeurs (ANME), en présence du ministre de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaid, cette convention bilatérale vise à motiver les journalistes et les employés des entreprises médiatiques nationales et à valoriser leurs efforts au sein de l’entreprise.
Concrètement, il est attendu avec cet accord une augmentation générale nette fixée respectivement à 2.000 et 1.000 dirhams des salaires des journalistes professionnels et des employés ayant une ancienneté de plus de quatre ans.
Initialement prévue pour le mois de mai, l’entrée en vigueur de cette mesure a été avancée à la fin du mois de février. Selon un communiqué de l’ANME rendu public le 22 février courant, le département de Mehdi Bensaid s'est engagé à payer trois mois de salaires, à savoir février, mars et avril. En contrepartie, les éditeurs mettent en application cette augmentation sous forme d'indemnités, à titre exceptionnel, pour la même période.
En vue de mettre la lumière sur les grandes lignes de cet « accord historique», le SNPM et l’ANME ont tenu, lundi 27 février 2023 à Casablanca, une conférence de presse durant laquelle Abdallah Bakkali et Driss Chahtane, présidents respectifs de ces deux structures, ont souligné que cet accord tant attendu va permettre de préserver la dignité des journalistes des entreprises médiatiques nationales et d’améliorer leurs conditions.
"Le journaliste est la locomotive de toute entreprise médiatique. Sans lui, celle-ci ne peut avancer. Nous souhaitons organiser ce secteur et nous aspirons à ce que les entreprises de presse soient autonomes et capables de garantir les droits de leurs journalistes et de leurs employés. Ce qui est sûr aujourd'hui, est que cette convention n'est qu'un premier pas vers la grande réforme a souligné Driss Chahtane.
De son côté, Abdallah Bakkali a affirmé que la convention est l'aboutissement d'une longue série de négociations avec le gouvernement et l’association nationale des médias et des éditeurs. Le développement du secteur de la presse passe d'abord par la revalorisation de la situation des journalistes".
Et de préciser qu’une commission de suivi sera mise en place parallèlement à l'entrée en vigueur de cette augmentation afin d’élaborer un projet global sur les composantes du secteur de la presse.
Outre l'augmentation des salaires, le président de la SNMP a précisé que cette convention vise également la révision d'un certain nombre de lois, dans le but de restructurer le secteur en notant dans ce sens que le secteur a besoin d'entreprises médiatiques solides et capables de faire face aux chocs et aux différents défis sociaux -économiques.
Pour les radios privées, le président de l'ANME a relevé qu'une convention sera prochainement signée pour faire bénéficier les journalistes et collaborateurs travaillant au sein de cette catégorie de radios.
Concernant le critère des 4 ans d'ancienneté au sein de la même entreprise, le président du syndicat a révélé que la possibilité de généraliser l'octroi de cette hausse de salaire sur le total d'années d'expérience cumulées dans le domaine fera l’objet des prochains travaux de la commission technique. Pour le président du syndicat, c’est une question de temps et qu'en fin de compte, aucun journaliste professionnel ne sera exclu de cette augmentation .
À l'issue de cette rencontre tenue en présence de plusieurs représentants de l'ANME et du SNMP, il a été rappelé que cette augmentation se fera en deux temps, en février 2023 et en janvier 2024.