Depuis quelques jours, il y a comme un intérêt subit à vouloir protéger les usagers de la route, particulièrement les plus vulnérables. Quitte à verbaliser. Ainsi, désormais, les piétons tête-en-l’air ou trop pressés au point de ne pas emprunter les passages piétons seront sanctionnés d’une amende de 25 DH.
Plus que la valeur de l’amende, c’est le signal donné par les autorités qui est important : avoir un certain sens du civisme et respecter, comme doivent le faire les automobilistes, le code de la route. Surtout, l’application de cette mesure est censée protéger tous ces piétons qui n’ont ni airbags ni ceintures de sécurité.
Sauf que, là où le bât blesse, c’est que même sur ces passages qui leur sont dédiés, les piétons n’ont pas la priorité devant les automobilistes qui, eux aussi, font fi des règles élémentaires du code de la route.
Grosso modo, personne ne respecte rien. Mais c’est le moins protégé qui est sanctionné. A-t-on déjà vu un conducteur verbalisé pour ne pas avoir cédé le passage à un piéton sur un passage clouté ? Non. Malheureusement, sa responsabilité n'est établie que lorsque survient un accident.
En tout cas, entre l’interdiction des pare-buffles et l’amende aux piétons, il semble évident que la tutelle cherche à ériger la sécurité routière en priorité. Pas sûr cependant que cela soit suffisant pour permettre au Maroc de réduire drastiquement le nombre de morts sur ses routes (environ 4.000 par an). Il en faut beaucoup plus.
Pas plus tard que lundi matin, quatre personnes ont été tuées et six autres blessées dans un accident de la circulation survenu sur une route régionale reliant les villes de Kasbat Tadla à Fquih Ben Saleh.■
D. W.