L’émigration est la réponse de sept jeunes marocains sur 10. Un désir qui s’explique par les difficultés rencontrées sur le marché du travail notamment le chômage auquel ils font face.
C’est ce que révèle une étude réalisée par l’Observatoire national du développement humain (ONDH) en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Ledit rapport indique que 7 jeunes marocains sur 10 sont tentés par l’immigration, ce qui représente le nombre le plus élevé dans la région arabe, tandis que 68% des jeunes marocains s’attendent à un bonheur extrême s’ils finissent par immigrer. Cela touche environ 12% de la population avec un pourcentage beaucoup plus élevé chez les jeunes (31%), les diplômés universitaires (18,7%) et les femmes tous groupes d’âge confondus (16,5%).
Tout en établissant une évaluation préliminaire de l’impact de la pandémie Covid-19, le rapport aborde également l’évolution du développement humain et ses perspectives entre 2012 et 2020 au Maroc.
Ainsi, il révèle que les jeunes au Maroc sont les plus exposés à la crise actuelle, représentant «l’un des groupes sociaux les plus exposés à de réels défis politiques, économiques et sociaux (…) Il s’agit du capital humain le plus précieux qu’il faut apprécier en termes d’éducation, de formation, de santé, de protection sociale et d’entrepreneuriat. La présence des jeunes dans l’espace public, politique et civique est discutable quant à sa capacité à les attirer».
Concernant l’identité, la famille et l’égalité, «les perceptions étaient confuses, voire contradictoires», relève le rapport tout en ajoutant que plus de la moitié des jeunes revendiquent l’identité amazighe, trois quarts d’entre eux parlent du Maghreb arabe, de l’identité arabe ou leur adhésion à la société islamique, 70% se disent méditerranéens, tandis que les deux tiers se considèrent africains.
Bien que les jeunes marocains soient intéressés par l’idée de fonder une famille, indique le rapport, leur réticence à se marier est flagrante. De 70% en 2019, ils ne sont plus que 42% en 2011. S’agissant de la perception de l’égalité des genres, là aussi le rapport évoque une «ambiguïté». Lorsqu’on évoque l’égalité de l’accès à l’éducation, 83% des questionnés sont d’accord, mais lorsqu’il s’agit d’opportunités d’emploi, le pourcentage baisse considérablement avec un taux qui atteint 30%.