Ph : Mehdi Chebil
Le torchon brûle entre l’Algérie et le Niger. Le ministère algérien des Affaires étrangères a convoqué ce samedi l'ambassadeur du Niger à Alger au sujet du "rapatriement des ressortissants nigériens séjournant de manière irrégulière" en Algérie.
Cette convocation fait suite à la convocation mercredi, de l'ambassadeur algérien au Niger «protester» contre «le caractère violent» des opérations d’expulsion de milliers de Subsahariens par l’Algérie vers le Niger.
Au cœur du continent africain, se joue donc une tragédie humaine presque silencieuse.
Cette escalade diplomatique entre l'Algérie et le Niger met en lumière les pratiques brutales infligées aux migrants subsahariens. Principalement originaires d'Afrique de l'Ouest et centrale, ces derniers cherchent refuge en Algérie, espérant trouver une porte d'entrée vers l'Europe.
Cependant, leur voyage est souvent interrompu par les autorités algériennes, qui mènent des opérations brutales de rapatriement et de refoulement
Ces hommes et ces femmes, fuyant la misère et la violence, sont traités avec beaucoup de mépris et une inhumanité révoltante.
Les images poignantes de familles entières abandonnées dans le désert sans eau ni nourriture, sont un cri de désespoir et dépeignent une image choquante de l'inhumanité à laquelle ils sont confrontés.
L'Algérie, habituée à brimer et à maltraiter les migrants, semble avoir érigé cette pratique en dogme. Les récits des témoins font état de rafles brutales, de démantèlements de foyers familiaux et de déportations dans des conditions déplorables.
Ces méthodes utilisées rappellent les heures sombres de l'histoire, où les individus étaient traités comme des marchandises plutôt que comme des êtres humains. Les rafles, les expulsions massives et les conditions inhumaines dans lesquelles ces personnes sont laissées à leur sort ne correspondent en rien aux valeurs d’un Etat civilisé.
Et malgré les appels désespérés des organisations humanitaires, Alger fait la sourde oreille et applique sans retenue sa chasse aux migrants.
Et pourtant, l'Algérie n'est pas seule dans sa cruauté envers les migrants. Sa voisine, la Tunisie, suit le même chemin de déshumanisation.
Sous le joug de discours populistes et xénophobes, ce pays s'est, elle aussi, engagée dans une chasse aux migrants. Et ce, à la faveur du président tunisien, Kaïs Saïed, stigmatisant les migrants subsahariens comme une menace pour la société tunisienne.
Les expulsions collectives, dans des conditions dangereuses et humiliantes, et les violations flagrantes des droits de l'Homme perpétrées à leur encontre témoignent d'une indifférence choquante envers la vie humaine.
En contrepoint de cette sombre réalité, le Maroc se distingue par une politique migratoire exemplaire, basée sur le respect des droits humains et la solidarité. En témoigne l'engagement du Royaume à accueillir et à intégrer les migrants dans le respect de leur dignité. Ce que confirment les propos du Roi, dans son message adressé aux participants à la Conférence intergouvernementale sur la migration, tenue à Marrakech en décembre 2018.
«(…) L’intérêt du Royaume du Maroc pour la question migratoire n’est ni récent, ni circonstanciel. Il constitue, au contraire, un engagement ancien et volontaire qui s’exprime à travers une politique, humaniste dans sa philosophie, globale dans son contenu, pragmatique dans sa méthode et responsable dans sa démarche (…)
Notre approche, c’est de tendre avec constance vers un équilibre salutaire entre réalisme et volontarisme; entre intérêts légitimes des Etats et respect des droits humains des migrants.
La réussite nationale de cette approche – qui a toujours été la nôtre – a conduit nos frères africains à nous confier le mandat de leader de l’Union africaine sur la question migratoire. Elle a abouti à l’Agenda africain pour la migration, adopté à l’unanimité par la Conférence de l’Union africaine en janvier 2018 (…)».
Cette approche équilibrée et responsable a valu ainsi au Maroc une reconnaissance internationale et en a fait un leader régional dans le domaine de la migration. Un leadership qu’il endosse sans triomphalisme. Et avec beaucoup d’humilité.
D. W.