Les Sénégalais, à l’époque communauté la plus nombreuse établie au Maroc, étaient mieux lotis que les autres nationalités.
Mieux acceptés, plus appréciés et surtout moins embêtés lorsqu’il s’agissait de faire des démarches administratives.
Chez le boucher ou l’épicier, la première question qu’on te posait était : «Sénégalais ? Moslem ?». Un «oui» suffisait à arracher un sourire et davantage d’attention.
Cette attitude s’expliquait par deux principales raisons : les liens profonds et séculaires qui unissent le Maroc et le Sénégal, mais également la religion, la population sénégalaise étant très majoritairement musulmane (environ 95%).
Les petits «privilèges» dont nous disposions agaçaient passablement les étudiants des autres pays qui, à l’occasion, n’hésitaient d’ailleurs pas à se faire passer pour des Sénégalais.
Les Gabonais étaient la seconde communauté la plus importante présente dans le Royaume.
Ils avaient deux particularités :
- de tous les étudiants, ils étaient les plus à l’aise financièrement, au regard des bourses conséquentes qu’ils percevaient;
- la plupart d’entre eux étaient déjà pères ou mères de famille. C’étaient de jeunes étudiants… parents d’élèves pour certains. C’était courant dans ce pays. Nous le découvrions.
Se frotter à d’autres cultures était pour le moins enrichissant.
La cohabitation entre Subsahariens se passaient très bien. Hormis les rares tensions lors des matchs de foot entre communautés.
On subissait régulièrement les regards réprobateurs des Marocains lorsque l’on se baladait en short dans le quartier pour aller jusqu’au au terrain.
(A suivre)
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D. W.