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Corruption : Le «caftage» en ligne fait tomber les premières têtes

Corruption : Le «caftage» en ligne fait tomber les premières têtes

Le gouvernement fait tout pour montrer sa volonté de lutter contre la corruption. C’était l’une des promesses de campagne fortes du PJD… en 2011.

Sept ans après, on ne peut pas dire qu’il y a eu lieu des résultats probants. C’est peut-être pour rattraper le temps perdu qu’une nouvelle initiative vient d’être décidée : une ligne téléphonique pour… cafter et dénoncer les pratiques de corruption.

Lancée lundi, cette mesure s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption visant, entre autres, à promouvoir les valeurs d'intégrité et de transparence.

Ainsi, tout citoyen peut appeler le numéro dédié 0537718888 pour faire sa réclamation et dénoncer les actes de corruption.

Un centre d'appels relevant du ministère public supervise le traitement en ligne de tous les appels. Il a été équipé de tous les moyens technologiques de traitement des appels des citoyens en vue de les transmettre au juge en charge, après s'être assuré qu'ils se rapportent à un crime de corruption.

Les juges chargés de ces dossiers ont pour mission de coordonner avec le procureur général et le dénonciateur de ces actes afin d’arrêter le suspect, en "flagrant délit".

La procédure de dénonciation se déroulera dans l'anonymat pour préserver l'identité du dénonciateur.

Par ailleurs, un spot publicitaire d'environ 48 secondes a été publié en vue de faire connaitre ce nouveau service auprès du public.

Et la mayonnaise prend. Car deux jours seulement après l’activation de cette ligne, qui a vu la réception de quelque 355 appels, les premières têtes sont tombées.

Les éléments de la police judiciaire ont en effet procédé à l'arrestation de plusieurs fonctionnaires en flagrant délit dans trois cas de corruption à Fès, Sidi Bennour et Inezgane, informe ce mercredi la présidence du Ministère public.

Pour autant, il faut se demander si le petit billet que l’on glisse discrètement à l’agent administratif, devenu une pratique tellement courante qu’elle est assimilée, dans la conscience collective, à une normalité, est un acte de corruption.

D. W.

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