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Covid-19 : C’est parti pour durer longtemps

Covid-19 : C’est parti pour durer longtemps

Après deux ans de pandémie, la fin de cette terrible crise sanitaire s’éloigne à chaque fois qu’on pense en voir le bout. Selon tous les observateurs, la Covid-19 s’est installée dans la durée. Et personne ne peut en prédire la fin, aujourd’hui.
 

La très sérieuse revue Lancet a publié ces dernières semaines un article, passé complètement inaperçu au Maroc, dans lequel trois douzaines de grands scientifiques médicaux européens donnent leurs avis sur la direction que pourrait prendre la pandémie de la Covid-19 dans les mois et les années à venir.

Aucun faux optimisme n’est ici de rigueur pour ces chercheurs qui planchent sur l’avenir du monde par temps de grave crise sanitaire et humaine, touchant déjà presque 300 millions d’êtres humains depuis le début de la pandémie en janvier 2020, faisant plus de 5 millions de morts et des dizaines de millions de victimes de séquelles post-Covid qui ont changé leur vie à jamais.  

Selon les experts européens, trois facteurs principaux doivent être pris en compte : la rapidité avec laquelle la vaccination peut être réalisée, tant dans les différents pays (de niveaux de richesse différents) qu'au niveau mondial; la manière exacte dont le virus va muter - en d'autres termes, le degré de dangerosité des nouveaux variants (pas encore); et la rigueur avec laquelle chacun d'entre nous - vaccinés et non vaccinés - suivra les recommandations des autorités et observera les mesures restrictives nécessaires. 

Autant dire que les observateurs tablent sur des éléments aléatoires qui échappent à tout contrôle, vu que c’est l’élément humain, lui-même, qui peut décider de la fin ou non de cette pandémie, installée déjà dans la durée.

Rien ne peut garantir une vaccination globale de toute la planète, avec ses presque huit milliards d’individus. Rien non plus ne peut garantir que les citoyens des différentes régions du globe vont continuer à subir et à accepter de respecter strictement toutes les mesures sanitaires mises en place par les autorités de chaque pays.

Tout comme personne ne peut aujourd’hui se prononcer sur les dangers des nouveaux variants qui vont apparaître. 

Toujours selon les travaux de ces chercheurs, «seul un adulte sur quatre sur la planète a reçu les deux doses du vaccin».

Ce qui augmente du coup le nombre de contaminations, passant certains jours à plus d’1 million de cas. Un chiffre effarant, n’augurant rien de bon pour la suite des événements, puisque ces mêmes scientifiques et médecins affirment sans ambages que : «d'une part, il est peu probable que le virus soit complètement éradiqué : même si tous les patients de la Covid-19 se rétablissaient, l'infection continuerait à circuler parmi les animaux - et pourrait y subir des mutations inattendues.

D'autre part, tout dépend de la rapidité avec laquelle un traitement efficace peut être trouvé - non seulement pour la maladie elle-même, mais aussi pour combattre la forme persistante de l'infection, mieux connue sous le nom de «long covid».

Ce qui est très loin d’être le cas aujourd’hui, puisque la communauté scientifique avoue ne rien contrôler des évolutions à répétition d’un virus qui défie toutes les prévisions connues jusque-là. 

Dans cette optique, toutes les conclusions convergent vers un scénario qui demeure le seul plausible et viable, à savoir, comme le précisent les scientifiques : «vivre avec le virus (cohabitation)».

Ce qui suppose que les vaccins développés (ou plutôt leurs futures modifications) ne continueront à protéger que contre l'évolution sévère de la Covid-19 et la mort.

«Dans ces conditions où les vaccinés sont nombreux, le virus cessera d'être mortel et la Covid-19 deviendra effectivement un rhume saisonnier.

Bien sûr, les personnes vaccinées tomberont occasionnellement malades, en raison d'une diminution de leur immunité générale, d'une baisse naturelle du taux d'anticorps au fil du temps, ou de nouvelles mutations du virus.

Cependant, la majorité de la population sera suffisamment protégée à tout moment pour éviter les épidémies de maladies graves à grande échelle», conclut l’article, qui ne s’avance sur aucune date de sortie de la pandémie.

Laissant planer le doute sur l’horizon 2026, voire 2030, le temps que la médecine arrive à trouver une parade efficace face à un virus de plus en plus mutant.

 

Abdelhak Najib, écrivain-journaliste

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