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Covid19 : Le préscolaire frappé de plein fouet

Covid19 : Le préscolaire frappé de plein fouet

Au Maroc, comme ailleurs, l’éducation n’a pas été épargnée des répercussions négatives de la crise sanitaire. Un constat confirmé par le ministère de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports dans son bilan de l’année scolaire 2020-2021.

Hausse du taux de redoublement, du décrochage scolaire, et une baisse de 30% enregistrée par l’enseignement préscolaire «non structuré». Une réalité qui, de toute évidence, a eu un impact considérable sur les élèves. 

En effet, l’épidémie de Covid-19 a entraîné une rupture brutale avec la vie antérieure du jeune enfant : plus de préscolaire, plus de copains, plus de jeux, etc. «Cette situation inédite a engendré de multiples impacts sur son développement personnel, sur sa socialisation et sur ses apprentissages. Des impacts qui se chevauchent et s’amplifient mutuellement», explique Brigitte El Andaloussi, membre d’une association qui œuvre dans la formation et l’action pour l’enfance. 

Le confinement a eu un effet direct sur le renforcement des inégalités sociales et culturelles, ce qui a constitué un frein au développement cognitif de l’enfant en raison de l’absence d’outils de communication ou d’un accès à Internet. Selon Brigitte El Andaloussi, cette situation a entraîné «une perte des apprentissages antérieurs ou décrochage, un retard dans le développement du langage, et une détérioration linguistique».

Et ce n’est pas tout, puisque cet enfant a aussi été contraint d’endurer «la rupture brutale des liens sociaux extérieurs à la famille notamment avec les camarades, avec son éducatrice, sa famille élargie; la suspension des rituels partagés ainsi que l’absence prolongée de jeux avec des compagnons du même âge» a-t-elle ajouté.

Le retour à la normale s’est donc fait progressivement de façon à ce que les élèves du préscolaire puissent, grâce à l’accompagnement de leurs éducateurs, retrouver leurs repères et s’épanouir pleinement. Il a donc fallu «faire du dépistage pour identifier les troubles du comportement des enfants : tristesse, anxiété, inadaptation scolaire. Les troubles physiques dus à l’augmentation ou diminution du poids, addiction aux écrans, manque de sommeil, en sus de se concentrer, durant une période de transition, sur le bien-être et la sécurité des enfants plutôt que sur leurs apprentissages. Faire preuve également de tolérance vis-à-vis des comportements inadaptés de certains enfants en s’appuyant sur une relation basée sur l’empathie et la bienveillance. Et enfin, mettre en place «la météo intérieure» qui donne l’occasion aux enfants d’exprimer leur état émotionnel», conclut-elle.

Il ressort du bilan du département de l’Education nationale et du Préscolaire, qu’en raison de l’impact de la pandémie, le nombre de bénéficiaires de l’enseignement préscolaire «non-structuré» a chuté de 446.014 durant l’année scolaire 2019-2020 à 312.889 en 2020-2021. En revanche, l’enseignement préscolaire, caractérisé par l’intervention des partenaires, a enregistré un bond significatif, passant de 25.760 en 2019-2020 à 90.451 en 2020-2021.

Par Malak Boukhari

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