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Préparation aux situations de crise : Le Maroc doit-il intégrer le distanciel dans son système éducatif ?

Préparation aux situations de crise : Le Maroc doit-il intégrer le distanciel dans son système éducatif ?

La pandémie du Covid-19 a contraint tous les secteurs à passer à la vitesse supérieure en matière de digitalisation. Pour la première fois au Maroc, les entreprises ont mis le pied  à l’étrier pour le télétravail. Et Le secteur éducatif n’est pas en reste.

 

 

En effet, l’ensemble des écoles et universités du Royaume ont mis en place l’enseignement à distance. Un système, qui selon l’ancien ministre de l’Education nationale, Saaid Amzazi, a contribué à l'amélioration et à la reconstruction de l'image collective de l'école et de l'enseignant. 

Maintenant que la pandémie a visiblement pris fin, plusieurs entreprises ont tout de même choisi de maintenir le télétravail, totalement ou partiellement, considérant que cette pratique est bénéfique pour la productivité de leurs employeurs. 

En revanche, concernant l’enseignement, excepté une minorité d’écoles privées qui ont adopté un mode de formation hybride, tout le reste a repris l’enseignement en présentiel. 

Certes, les avis autour de l’école à distance sont partagés, puisque selon l’Instance nationale d’évaluation auprès du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, seuls 35,4% des enseignants ont déclaré être satisfaits de cette expérience. Mais il est opportun de souligner qu’à l’époque, le Maroc n’était pas du tout préparé à prendre ce virage. La pandémie du Covid-19 était-elle une occasion pour que le Royaume prenne conscience de l’importance de développer ce mode de formation et de garantir les prérequis pour sa réussite? Le Maroc doit-il adopter progressivement l’enseignement à distance ? 

Selon la Cour des comptes, oui, il le faut. Dans un récent rapport, l’institution a recommandé  de veiller à l’intégration progressive du mode d’enseignement à distance dans le système éducatif national. Dans ce sens, la Cour a mis en exergue la nécessité de parachever le cadre juridique relatif à ce mode d’enseignement, notamment au niveau de l’enseignement supérieur, en définissant de manière précise «l’enseignement supérieur à distance», et en fixant ses objectifs, son cadre organisationnel et de gestion, ainsi que les mécanismes de son contrôle, son suivi et son évaluation.

En outre, la Cour des comptes a souligné l’importance d’assurer le suivi et l’évaluation des résultats de toutes les initiatives entreprises afin de disposer d’un plan de continuité pédagogique susceptible de faire face aux crises potentielles.

Pour Khalid Chegraoui, professeur d’histoire et d’anthropologie politique à l’Institut d’études africaines de l’Université Mohammed V de Rabat, «l’enseignement à distance doit impérativement faire partie des cursus, crise ou pas crise».
Et de poursuivre : «L’institutionnalisation de ce système impose de nouvelles structures et de nouveaux procédés, car cet enseignement, à part ses exigences matérielles, pour l’institution comme pour l’apprenant, qui ne sont nullement une entrave, nécessite une nouvelle approche didactique et pédagogique qui doit être inculquée dans les centres et les institutions de formation et d’enseignement. Ce nouveau cadre exige, aussi, de nouvelles formes de partenariat public-privé avec intégration des centres de réflexion et des universités».

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