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Enseignement : Omicron, un vrai cas d’école

Enseignement : Omicron, un vrai cas d’école

Le variant Omicron perturbe sérieusement le déroulement de l’année scolaire.

Plusieurs établissements ont déjà fermé leurs portes. Et ce n’est que le début.

 

Par D. William

Les fermetures des établissements scolaires s’enchaînent au Maroc. Selon le ministère de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports, 36 établissements d'enseignement publics et 17 relevant de missions étrangères ont été fermés à cause de cas de contaminations à la Covid-19 parmi les élèves et/ou le personnel.

Au total, entre le 4 et le 10 janvier, 2.596 cas confirmés ont été identifiés dans les établissements scolaires. Ces fermetures s’inscrivent dans le cadre du protocole sanitaire adopté par le gouvernement et rappelé, le jeudi 6 janvier, par le ministre chargé des relations avec le Parlement et Porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, à l’issue du Conseil de gouvernement.

«En cas de détection de trois cas de contamination dans une classe, il est procédé à la fermeture de la classe. Lorsque le nombre de cas positifs dans le même établissement est plus important, l’école en question est alors fermée», explique-t-il. Selon le protocole en vigueur, et en concertation avec les autorités sanitaires, les établissements scolaires sont fermés pour une durée de 7 jours durant lesquels les enseignements sont dispensés à distance.

Gestion compliquée

Faut-il fermer totalement les écoles et basculer vers l’enseignement à distance ? La question se pose avec acuité, vu la propagation du virus dans les écoles. Mais, pour le gouvernement, cette option semble écartée pour l’instant. Pour Baitas, la situation épidémiologique ne requiert pas une fermeture généralisée des écoles.

Sauf qu’entre jeudi dernier et le moment où nous écrivons ces lignes, le virus continue de propager, avec une moyenne de 5.700 cas de contaminations entre jeudi 6 et ce mardi 11 janvier. Le gouvernement va-t-il alors revoir sa position  ? En réalité, il lui est très difficile de fermer les écoles. Rappelons, en effet, qu’en mars 2020, au moment du confinement total, quand tout le pays était sous cloche, l’enseignement à distance était l’unique solution et les problèmes liés à ce mode d’enseignement étaient masqués par la nécessité de la continuité pédagogique.

De même, puisque tout le monde était confiné, les élèves bénéficiaient de l’encadrement et de l’accompagnement de leurs parents pour suivre normalement les cours. Les grosses difficultés ont été détectées dans le monde rural, avec notamment les problèmes d’accès à Internet, et au sein de certains ménages où les parents ne pouvaient encadrer pédagogiquement leurs enfants. Aujourd’hui, avec le recul, l’on s’est rendu compte qu’imposer l’enseignement 100% à distance pouvait poser des problématiques liées au décrochage scolaire, à une baisse du niveau général des élèves, mais également à l’égalité des chances dans le cadre de l’accès au savoir.

Surtout, ce modèle pédagogique est source d’un réel problème d’organisation au sein des foyers, particulièrement pour les élèves dont les deux parents ont une activité professionnelle. Un problème qui persiste toujours d’ailleurs, puisqu’en maintenant les écoles ouvertes et en privilégiant une gestion au cas par cas, les autorités imposent parallèlement aux établissements scolaires un modèle éducatif souple et agile, qui permet de basculer rapidement du présentiel au distanciel. Obligeant, par conséquent, les parents d’élèves à constamment se réorganiser en cas de fermeture de la classe ou de l’établissement scolaire fréquenté par leurs enfants.

Cette gymnastique est d’autant plus compliquée qu’elle est amenée à se répéter dans le temps, vu la vitesse de propagation du variant Omicron. Surtout, cela reste psychologiquement dur à gérer pour les élèves, ballotés entre présentiel et distanciel au gré des contaminations dans les classes ou écoles. Et soyons sûrs d’une chose : si le protocole sanitaire en vigueur est maintenu en l’état pour les écoles, plusieurs établissements seront fermés plusieurs fois durant cette année scolaire. L’égalité d’accès au savoir est-elle alors garantie ?

Après le traumatisme du confinement et les contraintes de l’enseignement à distance, les élèves sont-ils actuellement dans les meilleures dispositions pour recevoir un enseignement de qualité ? Le fait de maintenir les écoles ouvertes ne favorise-t-il pas la circulation du virus ? Autant d’interrogations qui montrent que quelle que soit la formule pédagogique adoptée, il y aura toujours matière à débat. Mais tout l’enjeu est de pouvoir garantir aux élèves le droit d’accéder à l’enseignement, tout en préservant leur santé et leur sécurité. 

 

 

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