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Depuis plusieurs jours, les autorités marocaines ont renforcé la surveillance le long de la côte, particulièrement autour de la ville de Fnideq, point de passage stratégique pour les migrants tentant de rejoindre l’enclave de Sebta. Ces préparatifs interviennent en réponse à des appels anonymes publiés sur diverses pages dédiées aux réseaux sociaux, incitant à un assaut massif sur la frontière. Cette situation, inédite par son ampleur, a conduit à une mobilisation sécuritaire d’envergure, avec des forces de l’ordre déployées de Belyounech à Fnideq.

Des arrestations préventives et une surveillance renforcée

Les autorités marocaines n’ont pas tardé à réagir. Au cours des derniers jours, plus de 60 individus, soupçonnés d’avoir incité à cette migration clandestine ou d’en avoir planifié les détails via internet, ont été arrêtés dans différentes villes du Royaume, dont Casablanca, Tétouan, Rabat, et Fès. Parmi les interpellés figurent plusieurs mineurs. Ces arrestations font partie d’une stratégie préventive visant à désamorcer toute tentative d’organisation de cette migration de masse annoncée pour ce week-end.

Des campagnes de ratissage intensives sont actuellement en cours dans la région de Fnideq, les forces de l’ordre surveillant chaque recoin pour prévenir tout regroupement avant la date fatidique. Les autorités, conscientes de l’influence des réseaux sociaux dans l’organisation de ces mouvements, ont mis en place des outils de surveillance numérique pour repérer et neutraliser les pages incitant à ces tentatives de migration collective.

Une réponse renforcée de part et d’autre de la frontière

Du côté espagnol, la tension monte également. Les autorités de Sebta, soutenues par la Guardia Civil, ont renforcé la sécurité à la frontière, en prévision d’une éventuelle pression migratoire accrue. Des renforts ont été envoyés vers la ville, et des barrières supplémentaires ont été érigées pour dissuader toute tentative d’intrusion. La vigilance est à son comble, avec une surveillance accrue tout le long de la barrière frontalière.

Le président de Sebta, Juan Vivas, a appelé au calme tout en assurant la population que les mesures nécessaires avaient été prises pour protéger la ville. Il a toutefois rappelé que la situation à la frontière sud de l’Europe restait une source d’inquiétude permanente, nécessitant une attention particulière de la part des autorités.

Une dynamique migratoire sous influence numérique

Ce phénomène de migration collective, coordonné à travers les réseaux sociaux, représente un défi inédit pour les autorités marocaines et espagnoles. Il témoigne de l’évolution des dynamiques migratoires, où les plateformes numériques jouent un rôle central dans la mobilisation des individus. Ce changement de paradigme complique encore davantage la gestion des flux migratoires, rendant les réponses sécuritaires parfois insuffisantes face à l’ampleur de la mobilisation numérique.

En août 2024, plus de 14 600 tentatives d’entrée illégale dans les enclaves de Sebta et Melilla ont été empêchées par les forces de sécurité marocaines, un chiffre en hausse par rapport aux années précédentes. La plupart de ces tentatives impliquaient des jeunes, souvent mineurs, désespérés de trouver une meilleure vie de l’autre côté de la Méditerranée.

Une frontière sous tension constante

La frontière entre Fnideq et Sebta est depuis longtemps un point névralgique pour les tentatives de migration clandestine. Avec l’intensification des contrôles et des patrouilles, la pression sur les autorités marocaines et espagnoles ne cesse d’augmenter.

Ce dimanche tous les regards sont tournés vers Fnideq et Sebta. Les autorités espèrent que les mesures préventives prises des deux côtés de la frontière permettront d’éviter un nouvel épisode de migration collective, mais la situation reste tendue, alimentée par la viralité des appels à la migration sur les réseaux sociaux.