La récente signature d'un accord entre le gouvernement marocain et les syndicats de l'Education nationale devait mettre fin aux grèves et turbulences que connaît ce secteur et inaugurer une ère de collaboration constructive.
Cependant, l'appel persistant à la grève par certaines coordinations démontre une forme de radicalité qui met en péril les avancées laborieusement acquises et dévoile une fracture persistante au sein du paysage éducatif marocain.
La posture du «tout ou rien» adoptée par certains protestataires pose une question fondamentale : est-ce véritablement la voie idoine dans une négociation ? Evidemment que non. Dans une démocratie, au-delà des banderoles et des slogans, le dialogue constructif et l'ouverture au compromis sont essentiels.
L'accord signé, présentant des avancées significatives telles que l'augmentation générale des salaires et le règlement de dossiers catégoriels en suspens, témoigne des efforts du gouvernement pour répondre aux revendications légitimes des enseignants. Cependant, la décision de certains de persister dans la grève en dépit de ces concessions qui vont coûter à l’Etat la bagatelle de 9 Mds de DH par an, suscite des interrogations et des inquiétudes légitimes.
L'impact des grèves prolongées sur le système éducatif est indéniable. Les élèves se retrouvent pris en otage dans un conflit qui semble échapper à sa finalité initiale. La radicalité n'a jamais été la panacée face aux défis complexes auxquels est confronté le système éducatif. Les avancées sociales et économiques requièrent un dialogue ouvert, où les parties prenantes peuvent exprimer leurs préoccupations tout en étant disposées à trouver des compromis.
La persistance dans la grève, malgré la signature d'un accord, érode forcément la crédibilité des mouvements syndicaux et affaiblit la confiance dans le processus de négociation. Il est impératif que toutes les parties prenantes dans ce qui se passe actuellement au niveau du système éducatif se rappellent de l'objectif ultime : offrir une éducation de qualité aux générations futures.
Les syndicats ont un rôle crucial à jouer en tant que défenseurs des droits des enseignants, mais la manière dont ils exercent leur influence peut déterminer, in fine, la qualité du système éducatif. De son côté, le gouvernement doit s’inscrire dans la compréhension des revendications des enseignants et la recherche de solutions durables pour éviter que les grèves ne deviennent une réponse systématique aux problèmes sous-jacents.
Clairement, le dialogue persistant et la volonté de compromis sont les piliers essentiels pour instaurer une stabilité durable dans le secteur de l'éducation. L'avenir de millions d'élèves repose sur la capacité du gouvernement et des syndicats à surmonter les divergences. Encore faut-il que, de part et d’autre, l’on conçoive à faire des concessions.
Par D. William